Le RN reprend la vice-présidence de l’Assemblée grâce aux voix macronistes.
Le Rassemblement national a réussi à faire son retour au Bureau de l’Assemblée nationale grâce à l’apport des voix du socle commun, et les députés RN Sébastien Chenu (341 voix) et Hélène Laporte (340 voix) ont retrouvé les vice-présidences qu’ils avaient occupées entre 2022 et 2024. Douze députés secrétaires seront désignés ce jeudi matin pour compléter le nouveau Bureau de l’Assemblée.
Alors que la composition du nouveau gouvernement n’est toujours pas révélée, les luttes pour les postes ont débuté mercredi au Palais Bourbon, marquant le premier acte de la nouvelle session ordinaire du Parlement. Dans ce contexte, le Rassemblement national a fait son retour au Bureau de l’Assemblée nationale, grâce au soutien de certains députés du socle commun, suscitant la colère de la gauche.
Après un seul tour de scrutin, les députés RN Sébastien Chenu (341 voix) et Hélène Laporte (340 voix) ont ainsi réobtained les vice-présidences qu’ils occupaient entre 2022 et 2024. Ces postes leur permettent de diriger les débats dans l’hémicycle et de valoriser un RN en quête de reconnaissance. « C’est une victoire pour nos onze millions d’électeurs, qui ont droit, comme chaque Français, au respect de leurs idées », a déclaré la cheffe de file des députés RN, Marine Le Pen, sur X.
Les insoumises Clémence Guetté (501 voix) et Nadège Abomangoli (501 voix, promue première vice-présidente) ont également récupéré leurs postes, soutenues par des voix de la gauche et d’autres groupes. Christophe Blanchet (MoDem, 387 voix) et Marie-Agnès Poussier-Winsback (Horizons, 385 voix) complètent le groupe des six vice-présidents. En revanche, les écologistes et la droite ont perdu une vice-présidence, tout comme Renaissance, le groupe de Gabriel Attal, qui a cédé la sienne au MoDem.
Cette situation a été anticipée depuis plusieurs mois, notamment par la présidente de l’Assemblée, Yaël Braun-Pivet (Renaissance), qui souhaitait une répartition proportionnelle au poids des groupes, contrairement à l’année précédente.
La gauche a exprimé sa colère : « Nous regrettons que des députés RN puissent avoir été élus par des députés ayant participé au front républicain » lors des législatives anticipées, a déclaré la porte-parole socialiste Mélanie Thomin. L’écologiste Jérémie Iordanoff a décrit un accord « extrêmement grave » entre le bloc central et le RN.
Par ailleurs, l’Assemblée a reconduit sans difficulté les trois questeurs sortants : Christine Pirès Beaune (PS), Michèle Tabarot (LR) et Brigitte Klinkert (Renaissance) sont chargées de la santé financière de l’institution. Douze députés secrétaires seront désignés ce jeudi matin pour compléter le nouveau Bureau. Les présidences des commissions permanentes, dont la très convoitée commission des Finances, seront également renouvelées jeudi après-midi. Le sortant Éric Coquerel (LFI) espère conserver son poste.
Une fois organisée, l’Assemblée reprendra ses travaux habituels à partir du 6 octobre. Le Premier ministre sera alors rapidement confronté à une motion de censure de LFI. Le PS pourrait également en déposer une, en fonction des discussions avec Sébastien Lecornu lors d’une rencontre prévue vendredi.

