Guerre en Ukraine : L’Europe unie contre la menace russe, Moscou rassurant sur la centrale nucléaire
Les dirigeants des 27 pays de l’UE se sont réunis mercredi à Copenhague pour renforcer la défense du continent face à la menace russe. En septembre, l’armée russe a conquis 447 km² en Ukraine, selon l’analyse par l’AFP des données fournies par l’Institut américain pour l’étude de la guerre (ISW).

Vous n’avez pas suivi les dernières actualités concernant la guerre en Ukraine ? 20 Minutes vous offre un résumé chaque soir. Voici l’essentiel de ce mercredi 1er octobre, correspondant au 1.316e jour du conflit.
Le fait du jour
Les dirigeants des 27 pays de l’UE se sont réunis ce mercredi à Copenhague pour renforcer la défense européenne face à la menace russe, alors que des drones mystérieux dans le ciel danois ont récemment accentué les tensions.
« Quand je regarde l’Europe aujourd’hui, je pense que nous traversons la situation la plus difficile et la plus dangereuse depuis la fin de la Deuxième Guerre mondiale », a déclaré la Première ministre danoise, en incitant les Européens à se réarmer et à innover. La Russie cherche à « nous tester » mais « aussi à semer la division et l’angoisse dans nos sociétés. Nous ne laisserons pas cela se produire », a affirmé Ursula von der Leyen, présidente de la Commission européenne. Emmanuel Macron a également insisté sur le fait que « nous sommes dans une confrontation avec la Russie ».
Dans ce contexte, les 27 ont commencé à discuter des ressources à leur disposition. L’UE souhaite prioriser quatre projets clés : la défense de l’espace, le renforcement de son flanc est, la défense antimissiles et un « mur antidrones ». La Commission européenne a alloué 150 milliards d’euros aux États membres, dont 100 milliards pour les pays qualifiés de « ligne de front », tels que la Pologne et les États baltes.
Il convient de noter que des milliers de policiers ont été mobilisés pour ce sommet, qui sera suivi, jeudi, d’une rencontre européenne élargie.
La déclaration du jour
« La situation à la centrale nucléaire de Zaporijjia est sous contrôle »
Au lendemain des propos alarmants de Volodymyr Zelensky, Moscou a tenu à rassurer ce mercredi sur la situation de la centrale nucléaire ukrainienne de Zaporijjia, qui souffre d’un manque d’alimentation électrique extérieure depuis plus d’une semaine.
« La centrale informe l’AIEA [l’Agence internationale de l’énergie atomique] de la situation en cours selon les procédures établies et de manière constante », a déclaré l’opérateur russe du site, occupé par l’armée du Kremlin depuis mars 2022. L’AIEA avait précédemment signalé que cette centrale, dotée de six réacteurs, ne présentait pas de « danger immédiat » tant qu’elle était en fonctionnement grâce à ses « générateurs diesel de secours ».
« La plus grande centrale (nucléaire) d’Europe est privée d’alimentation externe depuis au moins une semaine, ce qui constitue de loin l’événement de ce type le plus long en plus de trois ans et demi de guerre » en Ukraine, a affirmé le directeur de l’AIEA, Rafael Grossi. Ses déclarations interviennent après que le président ukrainien Volodymyr Zelensky a qualifié mardi la situation de la centrale de « critique », celle-ci ayant perdu son alimentation électrique externe le 23 septembre pour la dixième fois depuis l’invasion de l’Ukraine par la Russie en février 2022.
La direction de la centrale a informé l’AIEA qu’elle disposait encore de réserves de combustible pour plus de 10 jours de fonctionnement, selon le communiqué de l’agence.
Le chiffre du jour
447 km2. Il s’agit de la surface conquise par l’armée russe en Ukraine durant le mois de septembre, principalement dans la région orientale de Donetsk, selon une analyse de l’AFP basée sur des données fournies par l’Institut américain pour l’étude de la guerre (ISW), en collaboration avec le Critical Threats Project (CTP). Ce chiffre représente une avance territoriale, mais indique également un ralentissement par rapport à la superficie conquise ces derniers mois : 594 km2 en août, 634 km2 en juillet.
Fin septembre, Moscou exerçait un contrôle total ou partiel sur 19 % du territoire ukrainien. Environ 7 %, incluant la Crimée et certaines zones du Donbass, étaient déjà sous contrôle avant le début de l’invasion russe de février 2022.
La tendance
Un pétrolier de la flotte fantôme russe intercepté au large de Saint-Nazaire est l’objet ce mercredi d’une enquête judiciaire en France, une semaine après avoir navigué près du Danemark, alors que le pays avait enregistré des vols suspects de drones au-dessus d’aéroports.
Baptisé Pushpa ou Boracay, le navire de 244 mètres de long, qui arbore actuellement le pavillon du Bénin, est soumis à des sanctions européennes pour son appartenance à la flotte utilisée par Moscou pour contourner les sanctions occidentales sur ses ventes de pétrole.
Selon une source militaire, le navire a été « arraisonné samedi dernier » et une équipe « est montée à bord ». Mercredi après-midi, des images aériennes diffusées par l’AFP au large de Saint-Nazaire (ouest) montraient des militaires cagoulés présents sur le pont du navire.
Plus tôt dans la journée, le président Emmanuel Macron avait évoqué une « opération très importante » de la marine, en marge d’un sommet européen à Copenhague. « Les équipes d’intervention ont agi en temps et en heure », a-t-il déclaré, ajoutant : « Il y a eu des fautes très importantes qui ont été commises par cet équipage qui justifient d’ailleurs que la procédure soit judiciarisée aujourd’hui ».

