Indonésie : 91 disparus et un survivant après l’effondrement d’une école
Près de deux jours après l’effondrement d’une école lundi en Indonésie, les secours ont annoncé que le bilan de l’accident est de quatre morts. L’Agence nationale de gestion des catastrophes a estimé à 91 le nombre de personnes probablement encore ensevelies sous les décombres.

Près de deux jours après l’effondrement d’une école lundi en Indonésie, des dizaines de parents demeurent rassemblés près des ruines. Un rescapé et un corps ont été extraits ce mercredi des décombres, portant le bilan à quatre morts, selon les secours. La personne sauvée, dont le sexe et l’âge n’ont pas été précisés, a été prise en charge par les services médicaux, a indiqué Mohammad Syafii, chef de l’Agence nationale de recherche et de secours.
Au moins 91 personnes ensevelies
L’Agence nationale de gestion des catastrophes estime qu’environ 91 personnes sont probablement encore piégées sous les décombres, alors qu’un bilan précédent faisait état de 38 disparus et de trois morts. Abdul Hanan, 45 ans, père d’un enfant enseveli dans l’effondrement de l’école islamique Al Khoziny sur l’île de Java, recherche son fils de 14 ans. « Mon ami, dont le fils étudie également ici, m’a parlé de l’effondrement. Nous pensons que nos enfants sont peut-être encore en vie », a-t-il déclaré à l’AFP. « L’opération de sauvetage doit être accélérée […] Il est crucial de secourir les survivants, car nous sommes dans une course contre la montre », a-t-il ajouté, en pleurant.
Dewi Sulistiana, 33 ans, est venue de Surabaya, située à 30 km, en proie à l’angoisse. Le dernier contact avec son fils de 14 ans remonte à dimanche, car, comme dans de nombreux internats islamiques, l’accès des élèves aux téléphones portables est très restreint. « Je suis ici depuis des jours. J’ai pleuré en pensant à mon fils. Pourquoi cela prend-il autant de temps pour le retrouver, pourquoi les recherches avancent-elles si lentement ? », a-t-elle lancé.
Ce que disent les autorités de secours
Sur le site, Emi Freezer, responsable du contrôle des opérations de l’Agence nationale de recherche et de sauvetage, a fait savoir que des signes de vie avaient été détectés et que les sauveteurs se concentraient sur l’aide aux survivants coincés sous les décombres. Les équipes ont identifié « 15 points d’intervention, dont huit sont noirs et sept rouges », a-t-il déclaré. Le code couleur noir indique une absence de réaction ou de signe de vie, tandis que le rouge signifie une réaction. « Notre priorité (est) de sauver les victimes qui réagissent encore », a-t-il précisé.
Un séisme aux Philippines a compliqué les recherches
Alors que les équipes de secours travaillent sans relâche, un séisme de magnitude 6,0 selon l’Institut d’études géologiques des États-Unis (USGS) a frappé la côte voisine pendant la nuit, interrompant temporairement leurs efforts. Mohammad Syafi’i, chef de l’Agence nationale de recherche et de sauvetage, a expliqué que des précautions sont prises pour éviter tout mouvement autour du bâtiment effondré susceptible d’aggraver la situation. Le creusement d’un tunnel, par exemple, pose des défis, notamment en termes de risques de glissements de terrain. Des drones équipés de capteurs thermiques sont utilisés pour localiser les survivants et les personnes décédées à l’approche de la limite de 72 heures, généralement considérée comme l’ultime seuil de survie.
Des constructions qui ne répondent pas aux normes
L’effondrement pourrait avoir été causé par un défaut structurel, chose fréquente en Indonésie. Lundi, un gardien de l’internat a indiqué que le bâtiment s’était effondré au moment où des ouvriers coulaient du béton pour ajouter un étage. Selon le porte-parole de l’Agence nationale de gestion des catastrophes (BNPB), Abdul Muhari, les piliers des fondations n’auraient pas supporté le poids du béton, entraînant l’effondrement du bâtiment.
Une enquête sur les causes de l’accident a été ouverte, mais les premières constatations soulignent des problèmes structurels et une construction ne respectant pas les normes, selon les experts. Le laxisme entourant ces normes suscite des inquiétudes concernant la sécurité des bâtiments en Indonésie. Début septembre, trois personnes avaient été tuées et des dizaines blessées dans l’effondrement d’un bâtiment servant de salle de prière dans l’ouest de Java.

