France

Les conditions routières moins stressantes : passer le permis en province ?

La société « Passer son permis en province » accompagne aujourd’hui entre 1.200 et 1.500 candidats chaque année, en lien avec un réseau de 150 autos-écoles partenaires. En Lozère, les délais de présentation au permis sont d’un mois seulement contre quatre à six mois d’attente dans le Val-de-Marne.


Pas de routes périphériques, de taxis klaxonnant ou de trottinettes électriques à chaque carrefour, générant stress et crispation chez les conducteurs. Et si la solution pour passer son permis de conduire sereinement était de se tourner vers la nature ? C’est ce que propose, depuis 2016, l’entreprise « Passer son permis en province ».

Alors que les auto-écoles étaient réunies lundi pour demander une augmentation des places pour les examens et donc un recrutement accru d’inspecteurs, l’activité de cette entreprise ne cesse de croître. Elle accompagne aujourd’hui entre 1.200 et 1.500 candidats chaque année grâce à un réseau de 150 auto-écoles partenaires. La société promet des délais de passage à l’examen final considérablement réduits, un avantage indéniable pour les candidats pressés. Arye Bismuth, fondateur de l’entreprise, répond aux questions de 20 Minutes.

**Est-ce qu’il est réellement plus facile de passer son permis en Province qu’à Paris ?**

Nous avons notre siège à Paris et une clientèle parisienne, mais également marseillaise, lyonnaise et bordelaise. Dans les départements où nous proposons des formations accélérées, il est plus simple d’apprendre à conduire que dans les grandes villes : en gros, on retrouve des zones limitées à 30 km/h, et d’autres à 70 ou 80 km/h.

Les centres d’examen sont aussi plus accessibles, avec moins de facteurs pouvant entraîner une faute éliminatoire. Il y a tout simplement moins de circulation, moins de situations ambiguës et moins d’usagers différents (trottinettes, bus, travaux, etc.). Deux heures de conduite en province équivalent réellement à deux heures de conduite, contrairement aux grandes métropoles où l’on peut rester bloqué dans les embouteillages.

Les délais de présentation au permis sont également réduits : en Lozère, il n’est que d’un mois, contre quatre à six mois dans le Val-de-Marne. Et il faut encore compter davantage si l’on en est déjà à sa deuxième ou troisième tentative. Les centres d’examen en Province affichent également de meilleurs taux de réussite, avec 73 % en Lozère contre 35 % à Bobigny, en raison de meilleures conditions de conduite.

**Depuis quand avez-vous constaté que les délais deviennent particulièrement longs ?**

Depuis plusieurs mois, nous notons une augmentation des délais, une tendance particulièrement marquée depuis juin 2024, suite à la possibilité de passer le permis de conduire dès 17 ans (suite à l’abaissement de l’âge légal mis en place depuis le 1er janvier 2024).

Cette tranche d’âge, qui précédemment n’était pas concernée, devient éligible. Cela a engendré une hausse des inscriptions, qui ne correspond pas à l’augmentation du nombre de places d’examen. Et cette année, l’augmentation s’est poursuivie. Si les auto-écoles en Province ont moins de dates d’examen, nous serons mécaniquement affectés et serons en mesure d’en proposer moins à nos candidats. Nous subissons également un impact dû à un manque de moniteurs, estimé à 10 %.

**Quel est le coût moyen de vos formules ?**

Après deux heures d’évaluation à Paris, « Passer son permis en Province » propose aux candidats des formules incluant transport, hébergement sur place et date d’examen garantie, basées sur leurs profils.

Cela coûte en moyenne deux fois plus qu’une formule de 20 heures à Paris (1.200 euros), soit environ entre 2.000 et 2.500 euros pour un novice. Cependant, il est important de noter que ce tarif se rapproche du coût réel, car à Paris, aucune personne ne passe le permis avec seulement 20 heures de cours, mais plutôt entre 35 et 40 heures.

La jeune génération préfère bloquer plusieurs jours consécutifs de formation (à évaluer en fonction du niveau de chacun, entre cinq et dix jours environ) plutôt que de suivre deux heures de cours par semaine sur une année. En s’y consacrant pleinement, 20 heures de formation peuvent être complétées en une semaine, ce qui s’avère très efficace.