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RDC : Joseph Kabila, ex-président, condamné à mort pour crimes de guerre

Joseph Kabila a été condamné à mort mardi pour « trahison » et « crimes de guerre » au terme d’un procès par contumace. L’ancien président est également condamné à quinze ans de prison pour complot.


Joseph Kabila connaît désormais les conséquences de son éventuel retour dans son pays, où il ne met plus les pieds depuis deux ans. L’ancien président de la République démocratique du Congo (RDC) a été condamné à mort mardi à l’issue d’un procès par contumace pour « trahison » et « crimes de guerre ».

Des observateurs estiment que cette condamnation vise à prévenir toute possibilité pour lui de rassembler l’opposition, bien qu’aucune information ne soit fournie sur son lieu de résidence actuel.

Le M23 en position de force

Âgé de 54 ans, Joseph Kabila, absent de son procès devant la justice militaire à Kinshasa et sans représentant, a été reconnu coupable de complicité avec le M23. Entre janvier et février, ce groupe armé soutenu par le Rwanda a mené d’importantes offensives dans l’est de la RDC, s’emparant de vastes territoires.

Peu après ces défaites militaires qui ont affaibli le régime de Kinshasa, Joseph Kabila, selon son entourage, a quitté le sol congolais en 2023, mais a fait une apparition surprenante à Goma, capitale de la province du Nord-Kivu et bastion du M23.

Ces dernières années, l’ancien président, habile dans l’art du secret, était resté très discret sur ses nouvelles résidences, effectuant seulement quelques apparitions en Afrique du Sud et en Namibie. En mai, dans une intervention en ligne, il avait affirmé que « la dictature doit prendre fin » en RDC et avait exprimé sa volonté de « jouer sa partition », se présentant comme un opposant ouvert au président actuel Félix Tshisekedi.

Un accord de paix signé à Washington

À la demande du gouvernement, l’immunité parlementaire de Joseph Kabila en tant que sénateur à vie a été levée fin mai. Au terme d’une audience de près de cinq heures mardi, le président de la Haute cour militaire a prononcé la peine « sans admission des circonstances atténuantes à la peine de mort ». Les motifs : crime de guerre par homicide intentionnel ou meurtre, viol, torture, ainsi que trahison et organisation d’un mouvement insurrectionnel. Joseph Kabila écope également de quinze ans de prison pour complot.

L’est congolais, riche en ressources naturelles, est en proie à des conflits depuis trente ans. Le M23, qui aspire à renverser le régime de Félix Tshisekedi, est réapparu dans la région fin 2021. Un accord de paix entre les gouvernements congolais et rwandais a été signé en juin à Washington. Une déclaration de principes avec le M23 « en faveur d’un cessez-le-feu permanent » a également été signée au Qatar en juillet, mais les violences persistent sur le terrain.

Fils de Laurent-Désiré Kabila, qui avait renversé le dictateur Mobutu Sese Seko, Joseph Kabila a accédé au pouvoir en 2001 par succession de type monarchique suite à l’assassinat de son père en janvier de la même année. En 2019, après deux mandats, il a quitté le pouvoir, laissant son poste à Félix Tshisekedi.