SportTunisie

L’ES Zarzis s’incline à nouveau : un faux pas de trop…

La défaite de l’équipe dirigée par Anis Boujelbène contre l’AS Soliman a mis en évidence le manque d’une bonne organisation tactique, nécessaire pour briser le verrou adverse. Deux joueurs, le gardien Seifeddine Charfi et le milieu défensif axial Kouni Khalfa, ont cruellement manqué à l’équipe lors de ce match.


La défaite contre l’AS Soliman a révélé que, malgré un collectif bien rodé et un mental résistant, une bonne organisation tactique est indispensable pour déjouer les défenses adverses.

Anis Boujelbène a exprimé son mécontentement après la défaite de son équipe contre les Capbonais. Cette réaction est compréhensible suite à un deuxième revers consécutif au Stade Abdesslem Kazouz de Zarzis, précédé par une défaite contre l’USM (0-1) et un match nul frustrant (1-1) face à l’USBG. Si les « Sang et Or » de Zarzis avaient remporté ces trois rencontres, avec trois victoires à l’extérieur, ils seraient restés premiers, largement en tête.

Perdre huit points à domicile est une amputation douloureuse et entraîne des critiques acerbes pour tenter d’expliquer ces trois performances décevantes. Cette fois-ci, Anis Boujelbène a évité de critiquer l’arbitrage et a plutôt pointé du doigt un autre coupable à ses yeux pour apaiser les tensions et tourner rapidement la page d’un cycle peu fructueux : l’état déplorable de la pelouse qui entrave son équipe dans le développement de son jeu apprécié.

Il a cité un argument pertinent pour appuyer ses propos : les trois victoires de son équipe contre le CSS à Sfax, le CA à Radès et la JSK à Kairouan. « Donnez-moi un bon terrain à Zarzis ou ailleurs, même celui en gazon naturel à Djerba Midoun pour mes rencontres à domicile et je vous promets les mêmes prestations et les mêmes résultats que ceux réalisés en déplacement », a-t-il déclaré.

Bien que cette explication mérite d’être considérée, elle ne peut à elle seule justifier la défaite nette par 3 buts à 1 face aux hommes de Sami Gafsi. En effet, d’autres équipes qui souffrent également d’une mauvaise pelouse n’ont pas enregistré autant de faux pas devant leur public. Avant le match, Anis Boujelbène avait averti ses joueurs de la nature piégeuse de ce dernier et les avait mis en garde contre tout excès de confiance. Cependant, ce piège dont il avait pris conscience n’a pas été ni contourné ni évité.

Encaisser un but dès la quatrième minute de jeu, après une alerte précoce dès le coup d’envoi, démontre que le plan tactique n’était pas correctement élaboré ou compris par ses joueurs. Anis Boujelbène a payé le prix de ne rien avoir innové sur le plan du jeu et de l’organisation tactique lors de ses matches à domicile.

Il a pris trop de risques en attaquant dès le début, se découvrant ainsi et augmentant ses chances de se faire piéger. Sami Gafsi a utilisé la même stratégie que Boujelbène lors de ses matchs à l’extérieur : un bloc défensif compact, des espaces réduits au milieu de terrain, et un jeu en contre bien annoncé.

Il a été difficile pour les coéquipiers de Lamjed Rjili de trouver des solutions de passes et de jeu entre les lignes pour créer de nombreuses occasions de but. En revanche, les partenaires de Moez Ben Chrifia, bien qu’ayant moins d’occasions, ont affiché une efficacité redoutable, avec deux des trois buts inscrits sur penalty.

Face à cette équipe de Soliman, la formation de Zarzis a largement souffert d’une offensive défaillante malgré la qualité de ses milieux offensifs et de ses attaquants. De manière indéniable, l’absence de deux joueurs a grandement nui à l’équipe contre Soliman : le gardien Seifeddine Charfi et le milieu défensif axial Kouni Khalfa, deux éléments cruciaux dans l’échiquier de Boujelbène.

Un autre élément manquant a été la capacité à trouver des solutions lorsque les voies vers le but des visiteurs étaient restreintes : les coups de pied arrêtés. Peut-être à cause d’un manque de travail ciblé durant les entraînements, les tentatives sur coups de pied arrêtés n’ont pas été efficaces.

L’ESZ, bien qu’elle dispose d’un bon collectif et d’une force mentale, a grandement souffert de cette faiblesse qui l’a pénalisée dans des rencontres très serrées.

Deux grands rendez-vous l’attendent avec deux adversaires directs pour les premières places : le ST à Bardo et l’EST à Zarzis. Cependant, d’ici ces rencontres, il sera nécessaire d’opérer des ajustements, notamment une plus grande flexibilité tactique et la capacité de modifier l’organisation d’un match à l’autre.