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Point de Vue : Pas d’événements sportifs, s’il vous plaît !

Les championnats du monde de cyclisme sur route ont eu lieu pendant une semaine au Rwanda, faisant de Kigali la capitale du cyclisme mondial pour la première fois. L’organisation des tournois et des événements sportifs représente un investissement garanti et a des répercussions en termes de visibilité, de notoriété et de lobbying sportif.


C’était une première. Les championnats du monde de cyclisme sur route se sont déroulés pendant une semaine au Rwanda. Pour la première fois dans l’histoire du cyclisme international, Kigali est devenue la capitale mondiale de ce sport. Pour un pays qui a été dévasté par la guerre civile dans les années 90 et qui s’est depuis rétabli économiquement pour devenir l’un des États les plus développés d’Afrique, cet événement a offert une opportunité unique de montrer au monde les progrès réalisés et la beauté du pays, que ce soit à travers la télévision ou les supports numériques.

Au-delà d’un simple événement sportif, ce fut un investissement politique et diplomatique aux multiples enseignements. En associant un sport populaire comme le cyclisme et en réunissant les meilleurs coureurs, le Rwanda a amélioré son image et renforcé son lobbying tant dans le domaine sportif qu’extra-sportif. Cela a été rendu possible grâce à des moyens considérables, mais aussi à une organisation et une logistique impressionnantes qui ont permis de gérer et sécuriser huit courses différentes.

Cela démontre que l’organisation de tournois et d’événements sportifs constitue un investissement sûr, avec d’énormes répercussions en termes de visibilité, de notoriété et de lobbying sportif.

Il est pertinent de faire un parallèle avec notre pays, qui doit retrouver la place qu’il mérite sur le plan sportif. Cela fait plusieurs années que nous n’organisons plus de grands événements, contrairement à l’Égypte, au Maroc, à l’Afrique du Sud et à l’Algérie. Pourtant, nous avons les moyens d’accueillir des tournois d’envergure, même si l’infrastructure sportive nécessite davantage de ressources pour son entretien et son renouvellement.

Cependant, il n’est pas indispensable d’organiser de méga-événements continentaux ou mondiaux. Il serait judicieux de se concentrer sur des sports individuels de combat, par exemple, où la popularité est forte et où des installations peuvent accueillir les athlètes et les compétitions. Des efforts devraient également être déployés pour attirer des événements pour les jeunes dans les sports collectifs, tel que le fait avec succès la FT Hand Ball, qui organise depuis deux ou trois ans des championnats arabes et africains pour les garçons et les filles dans les catégories jeunes. Le tennis de table a également réussi à organiser des championnats mondiaux à Radès, ce qui a permis de mettre en avant notre sport.

C’était une bonne initiative. Cela a permis de relancer l’organisation d’événements. Pour des compétitions comme la CAN ou les championnats d’Afrique, il suffit d’investir adéquatement et de renforcer les relations tout en préparant des élections de qualité. Le volley-ball, par exemple, montre des signes de renouveau après le dernier mondial.

Pourquoi ne pas envisager d’organiser un championnat d’Afrique senior ? Tant les grands que les petits événements offrent à une sélection ainsi qu’au sport concerné des opportunités de croissance et de pérennité. Sans oublier l’impact économique positif sur les métiers de la logistique qui se développent autour de ces manifestations. Il suffit de prendre les initiatives nécessaires pour les réaliser. Ce n’est pas plus compliqué que cela.