Un suspect ukrainien arrêté en Pologne trois ans après le sabotage du gazoduc Nord Stream.
Un moniteur de plongée ukrainien soupçonné d’avoir participé au sabotage en 2022 du gazoduc Nord Stream en Mer Baltique a été interpellé mardi en Pologne. Le 26 septembre 2022, quatre énormes fuites de gaz précédées d’explosions sous-marines avaient eu lieu à quelques heures d’intervalle sur Nord Stream 1 et 2, des conduites reliant la Russie à l’Allemagne.
Un moniteur de plongée ukrainien suspecté d’avoir participé au sabotage du gazoduc Nord Stream en Mer Baltique en 2022 a été arrêté mardi en Pologne et pourrait faire l’objet d’une extradition prochaine. Un mandat d’arrêt européen avait été émis par l’Allemagne à son encontre. Selon le procureur de Varsovie, il est « hautement probable » que le parquet demande mercredi matin à un tribunal son placement en détention provisoire. Il a également précisé que la justice polonaise aurait jusqu’à 100 jours pour décider d’une éventuelle extradition.
Un an auparavant, les autorités polonaises avaient déjà tenté, sans succès, d’arrêter Volodymir Z. à la demande de l’Allemagne. Le magistrat a expliqué que « juste avant l’exécution de ce mandat d’arrêt européen, cet homme a quitté le territoire de la République de Pologne et s’est rendu en Ukraine ».
L’avocat du suspect, qui est plongeur de formation, a protesté contre l’interpellation, accusant Gazprom, propriétaire du gazoduc, de financer les opérations militaires de la Russie. Les autorités ukrainiennes ont déjà signalé leur intention de lui fournir une aide consulaire.
**Quatre explosions et d’énormes fuites en 2022**
Le 26 septembre 2022, quatre importantes fuites de gaz, précédées d’explosions sous-marines, s’étaient produites à quelques heures d’intervalle sur les gazoducs Nord Stream 1 et 2, reliant la Russie à l’Allemagne. À cette époque, la Russie avait interrompu ses livraisons de gaz via Nord Stream 1, dans un contexte de tension avec les pays européens alliés de Kiev. Quant à Nord Stream 2, il n’était jamais entré en service et était source de discorde entre Berlin et Washington depuis des années.
Suite au sabotage, des enquêtes judiciaires avaient été ouvertes par l’Allemagne, la Suède et le Danemark. Celles-ci ont été conclues dans ces deux pays scandinaves en 2024. Si la Russie avait été suspectée un temps d’être responsable de ces actes, l’enquête allemande a identifié une cellule ukrainienne composée de cinq hommes et une femme comme étant les auteurs des explosions.
À la mi-septembre, un juge italien a ordonné l’extradition vers l’Allemagne d’un Ukrainien arrêté fin août en Italie. Ce dernier est également soupçonné par la justice allemande d’être impliqué dans le sabotage du Nord Stream.

