Fermeture définitive de Tihange 1 : quel impact sur l’emploi ?
Ce soir, avant minuit, Tihange 1 sera définitivement mis à l’arrêt. La direction a annoncé que la centaine de travailleurs de Tihange 1 bénéficiera d’une garantie d’emploi jusqu’en 2035.
Ce soir, avant minuit, la vapeur de Tihange 1 disparaîtra une dernière fois dans le ciel de Huy. Le réacteur sera définitivement arrêté.
Didier Istas, chef de Car Tihange, travaille ici depuis 30 ans. Pour lui, ce moment est chargé d’émotion : « Ça fait pratiquement toute ma carrière professionnelle. C’est un moment vraiment triste, parce que 30 ans de travail et une centrale qui tourne depuis 50 ans, c’est quand même une fameuse page qui se tourne. »
### Garantie d’emploi jusqu’en 2035
Cette fermeture n’aura pas d’impact direct sur la centaine de travailleurs de Tihange 1. La direction a annoncé qu’ils auront une garantie d’emploi jusqu’en 2035 pour permettre le démantèlement du site.
À ce sujet, elle se veut rassurante : « Engie a fait le choix d’un démantèlement immédiat tout simplement parce que ça répond aux attentes de l’agence fédérale de contrôle nucléaire d’une part et d’autre part, on veut profiter de la grande expérience de nos équipes pour réussir ce démantèlement », explique Antoine Assice, directeur de la centrale nucléaire de Tihange.
### Crainte pour le futur à long terme
Cependant, après 2035, l’avenir des travailleurs reste incertain. Pour la ville de Huy, cela représente une mauvaise nouvelle, car les conséquences seront plus directes, tant pour l’emploi autour de la centrale que pour les finances communales. La taxe appliquée à Tihange 1 rapporte entre 4 et 6 millions d’euros.
Christophe Collignon, bourgmestre de Huy, exprime son inquiétude : « Globalement, on ne taxe pas de la même manière une entreprise qui fonctionne et une entreprise qui démantèle. Donc, au-delà du problème de la ville de Huy pour lequel on a essayé d’anticiper, pour lequel on trouvera des solutions même si, je l’avoue, c’est difficile, mais c’est toute notre structure économique de notre région. »
### Pas de prolongation possible selon le directeur du site
Du côté du gouvernement, une éventuelle prolongation de Tihange 1 avait été discutée. Mais pour son directeur, Antoine Assice, un retour en arrière ne sera pas possible : « Pour nous, la prolongation n’est pas envisageable : nous n’avons pas préparé la prolongation qui devait se faire au moins 5 ans avant. Le deuxième point, c’est que la prolongation bloquerait l’ensemble des actions de démantèlement pour lesquelles on s’est engagé avec le gouvernement. Le troisième point représente quand même des investissements extrêmement importants. »
Après l’arrêt de Tihange 1 cette nuit, et la fermeture de Doel 2 le premier décembre prochain, il ne restera que deux réacteurs nucléaires actifs en Belgique : Tihange 3 et Doel 4, dont les fermetures sont actuellement attendues pour 2035.

