Israël risque une exclusion des compétitions internationales de football.
Le comité exécutif de l’UEFA devrait se réunir en urgence dans la semaine pour voter sur l’éviction d’Israël des compétitions internationales, avec une forte tendance en faveur du boycott. Selon le règlement de la FIFA, si une association membre se retire ou est disqualifiée avant la fin de la phase de groupes, les résultats de tous ses matchs seront déclarés nuls et non avenus.
Le football se dirige vers une possible exclusion d’Israël des compétitions internationales. Une décision sera soumise prochainement au vote du comité exécutif de l’UEFA, qui, selon The Times, pourrait être convoqué en urgence cette semaine pour se prononcer, avec une tendance marquée en faveur du boycott. Si cette sanction est appliquée, elle aura des répercussions sur les équipes israéliennes et leurs adversaires, la saison ayant débuté il y a plus d’un mois.
Des supporters de l’OL expriment leur inquiétude sur les réseaux sociaux face à la perspective de voir le match contre le Maccabi Tel Aviv (11 novembre) annulé au sein de la Ligue Europa. En effet, l’exclusion d’une équipe en cours de saison renvoie à l’article 29.03 du règlement de la compétition, un texte complexe compliqué à déchiffrer.
« Si un club est disqualifié […] avant d’avoir disputé tous ses matchs de la phase de ligue, les résultats de tous les matchs qu’il a disputés jusque-là restent valables. […] Tout club qui n’a pas pu disputer un match prévu contre un club qui a été disqualifié ou s’est retiré se voit accorder la moyenne des points obtenus par tous les clubs de son même chapeau contre les clubs du même chapeau que le club qui a été disqualifié […] lors des matchs à domicile si le club concerné devait jouer à domicile, ou lors des matchs à l’extérieur si le club concerné devait jouer à l’extérieur. »
Traduction : Si le Maccabi était exclu des compétitions européennes après une journée, le PAOK, seul à l’avoir affronté (0-0), conserverait le point du match nul. Ses futurs adversaires, dont l’OL, devront attendre la fin de la phase de Ligue pour connaître le nombre de points qu’ils obtiendront. Étant donné que Lyon et Tel Aviv figurent dans le même chapeau (2), ce nombre correspondra à la moyenne des points qu’ont récoltés les équipes de ce chapeau en déplacement contre d’autres équipes du chapeau 2. Par exemple, le match de Braga contre le Celtic ce jeudi comptera dans cette moyenne. Le problème réside dans le fait que Lyon ne pourra pas obtenir les trois points.
Concernant les éliminatoires de la Coupe du Monde 2026, la situation est plus simple pour la Norvège et l’Italie dans le groupe I. Le règlement de la FIFA évite des calculs complexes et stipule : « Si une association membre participante se retire et/ou est disqualifiée avant la fin de la phase de groupes, les résultats de tous ses matchs seront déclarés nuls et non avenus. »
Traduction : Tous les points d’Israël seraient annulés, y compris ceux obtenus par ses adversaires. La Norvège resterait en tête devant l’Italie, mais les Scandinaves n’auraient « plus que » 12 points, tandis que la Nazionale en aurait six.
Malgré la guerre menée par l’armée israélienne à Gaza, les équipes israéliennes continuent de jouer sur des terrains neutres en Europe. Récemment, la sélection a « reçu » l’Italie en Hongrie, et le Maccabi Tel Aviv doit rencontrer le Dinamo Zagreb « à domicile » dans un petit stade au nord de la Serbie. Les déplacements des équipes israéliennes sont jugés à haut risque. En 2024, la Belgique avait délocalisé un match contre Israël en Hongrie. « La patate chaude a été refilée par l’UEFA aux villes hôtes », avait déclaré Benoît Hellings, échevin du Climat et des Sports à Bruxelles, ajoutant que ce n’était pas à eux de gérer les conséquences d’un conflit majeur.
Aux difficultés logistiques et de sécurité s’ajoutent des questions morales. Une commission d’enquête internationale mandatée par l’ONU a accusé Israël de génocide à Gaza depuis octobre 2023, suscitant de nombreuses réactions au sein de la communauté internationale. Des experts indépendants de l’ONU ont récemment appelé l’UEFA et la FIFA à suspendre Israël, affirmant que « les instances sportives ne doivent pas fermer les yeux sur les graves violations des droits humains ».
Plusieurs personnalités du sport participent à ce mouvement. Une cinquantaine d’athlètes ont signé une tribune dénonçant le génocide à Gaza et demandant l’exclusion des équipes israéliennes de toutes les compétitions UEFA. Parmi eux, on trouve le footballeur marocain Hakim Ziyech et le boxeur britannique Zak Chelli. Selon la BBC, Paul Pogba avait initialement signé cette pétition, mais son nom ne figure pas sur la liste.
L’Espagne a exprimé sa volonté de renoncer à participer à la Coupe du Monde 2026 si Israël se qualifie, bien que cela semble théorique puisque la sélection israélienne n’a pas participé à un Mondial depuis 1970. Cependant, Israël est en concurrence avec l’Italie pour la deuxième place qualificative pour les barrages.
Éric Cantona a également pris la parole lors du concert « Together for Palestine », le 17 septembre. Il a déclaré : « Je sais que le foot international est plus que du sport. C’est culturel, c’est politique, c’est du soft power, dans le sens où un pays se représente sur une scène mondiale. Le moment est venu de suspendre Israël de ce privilège. »
Israël, pour sa part, compte sur le soutien des États-Unis, l’un des trois pays hôtes de la prochaine Coupe du Monde. Un porte-parole du département d’État a déclaré au New York Times que Donald Trump ferait « tout son possible pour mettre fin à toute tentative visant à exclure l’équipe nationale israélienne de football de la Coupe du Monde ». Quelle que soit l’issue du vote à l’UEFA, sa décision devra être approuvée par la FIFA, qui a récemment ouvert un bureau… dans la Trump Tower.

