Bretagne : Des bateaux de guerre abandonnés quittent leur cimetière pour un ultime voyage en mer
Le Buffle devrait quitter les eaux tranquilles de l’Aulne ce mardi, tandis que sept autres anciens navires de l’armée seront également déplacés vers le Havre pour y être démantelés. Seul le Lieutenant de vaisseau Lavallée restera sur place, car il ne faisait pas partie de ce marché.
Un dernier voyage avant la mort. Si la météo bretonne le permet, Le Buffle devrait quitter les eaux tranquilles de l’Aulne ce mardi. Depuis 2023, cet ancien remorqueur utilisé par la Marine nationale pour des missions de remorquage était à l’arrêt dans cette paisible rivière du Finistère. Il n’était pas seul. Avec lui, sept autres anciens navires de l’armée étaient amarrés au cimetière de bateaux de Landévennec. Dans quelques semaines, sept d’entre eux partiront pour un dernier voyage en mer vers le Havre, où ils seront démantelés. Un seul bateau restera sur place, en attendant que d’autres le rejoignent.

C’est un lieu de repos avec des eaux suffisamment profondes pour accueillir d’imposants navires. Utilisé depuis près de cent ans pour amarrer des bateaux en maintenance, le cimetière de Landévennec est devenu un « mouillage d’attente ». Une sorte de maison de retraite pour les navires désarmés de la base navale de Brest. Un endroit bien connu des habitants de la région ainsi que des photographes, qui aiment venir ici pour immortaliser les coques grises et rouillées de ces anciens bâtiments.
À partir de ce mardi, sept des huit bateaux seront déplacés. « Seul le Lieutenant de vaisseau Lavallée va rester. Parce qu’il ne faisait pas partie de ce marché », explique une porte-parole de la direction du Service de soutien de la flotte de Brest. Mis à l’eau en 1979 et désarmé en 2018, ce navire de 80 mètres de long sera bientôt seul. « Nous espérons évacuer les sept autres d’ici la fin du mois d’octobre. Mais cela dépendra de la météo ».

Les sept navires seront remorqués avec une grande vigilance par plusieurs remorqueurs civils chargés de les conduire jusqu’au Havre, où ils seront démantelés. Ce dernier trajet en mer devrait durer environ soixante-dix heures. « Une coque désarmée, c’est comme un boulet qu’on a à tirer », ajoute le Service de soutien de la flotte. Avant de prendre la mer, les navires retraités doivent être examinés. Ils ne peuvent être déplacés que s’ils obtiennent leur « certificat de remorquabilité » délivré par un expert. Une fois au Havre, ils subiront un important chantier de désamiantage et de dépollution, avant d’être découpés et valorisés.
Une fois les sept navires évacués, peut-on s’attendre à voir d’autres débarquer à Landévennec ? C’est à la Marine nationale de trancher. Dans le cimetière, certains bateaux restent plusieurs années, tandis que d’autres sont évacués après quelques mois. Tout dépend du marché passé. Pour le déplacement des sept navires retraités, l’entreprise Gardet & de Bézénac Recycling a été retenue.

