Assemblée nationale : Conflit entre le PS et le RN pour des postes clés
L’Assemblée nationale s’apprête à renouveler son « Bureau », qui réunit 21 députés autour de Yaël Braun-Pivet, les mercredi et jeudi. La présidente Yaël Braun-Pivet proposera lundi à 15 heures aux chefs de groupes une répartition des postes, avec deux vice-présidences pour chaque « bloc » (gauche, coalition gouvernementale, et RN-UDR).
Alors que les discussions budgétaires et la menace d’une censure dominent l’actualité, l’Assemblée nationale s’apprête à renouveler ses postes clés, notamment son « Bureau », la plus haute instance exécutive.
La présidente Yaël Braun-Pivet (Renaissance) s’efforce de parvenir à un accord afin que tous les groupes, y compris le Rassemblement national, y soient représentés. Cependant, la gauche, actuellement majoritaire, pourrait se retrouver désavantagée par la répartition des voix du centre et de l’extrême droite.
### À quoi servent ces postes ?
Le Bureau, dont le renouvellement aura lieu mercredi et jeudi, regroupe 21 députés autour de Yaël Braun-Pivet. Il détient « tous pouvoirs pour régler les délibérations de l’Assemblée et pour organiser et diriger tous les services ». Ses compétences sont variées : il évalue notamment la recevabilité des textes proposés par les parlementaires, se prononce sur les sanctions les plus sévères, et peut décider de levées d’immunité.
Au sein du Bureau, les six vice-présidents sont principalement chargés de diriger les débats dans l’hémicycle depuis le Perchoir. Les trois questeurs veillent à la bonne gestion financière de l’Assemblée et bénéficient notamment d’avantages tels qu’un appartement de réception. Les douze secrétaires supervisent, par exemple, les votes sur les motions de censure.
### Qui actuellement à ces postes ?
L’an passé, les groupes de gauche (LFI, PS, écologiste et communiste) avaient profité d’une démobilisation nocturne des macronistes pour obtenir la majorité (13 sièges sur 22). Le Rassemblement national, premier groupe à l’Assemblée, avait échoué à accéder au Bureau en raison du manque de soutien des autres blocs.
### Proportionnelle au forceps ?
Théoriquement, les groupes peuvent se répartir 35,5 points de manière proportionnelle : une vice-présidence coûte deux points, un questeur 2,5, et un secrétaire 1. Le perchoir, qui ne sera pas remis en jeu, vaut 4 points. Yaël Braun-Pivet, qui a travaillé ces derniers mois pour une représentation aussi proportionnelle que possible, présentera lundi à 15 heures une répartition aux chefs de groupes : deux vice-présidences pour chaque « bloc » (gauche, coalition gouvernementale, et RN-UDR), trois questeurs reconduits (socialiste, macroniste et LR), et au moins un secrétaire pour chacun des 11 groupes.
Cependant, la gauche s’oppose fermement à un retour du RN dans le Bureau. Tout le monde s’attend donc à ce que la question soit tranchée dans l’hémicycle par l’ensemble des députés, à travers des élections à trois tours pour chaque catégorie de postes (le dernier étant à la majorité relative).
### « Alliance » entre le centre et le RN ?
En réponse, les chefs des groupes du bloc central et de l’alliance RN-UDR prônent une addition de leurs voix pour imposer une répartition proportionnelle des postes. L’idée serait d’utiliser des bulletins de vote global, avec six noms de vice-présidents, dont deux de gauche, pour forcer la répartition.
Ce plan a déjà été qualifié par la gauche d’« alliance » entre le centre et le RN. Toutefois, un député LFI reconnaît que cela pourrait fonctionner, à condition qu’un nombre suffisant de macronistes suivent la consigne, et que le bloc central parvienne à s’accorder sur ses propres postes. Un député MoDem souligne : « Il faut que LR et Renaissance perdent des postes pour pouvoir en donner à d’autres, y compris à nous ». Les chefs du bloc central doivent se concerter lundi, après la rencontre avec Yaël Braun-Pivet. Les représentants de la gauche se réuniront mardi.

