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Moldavie : le parti pro-européen de Maia Sandu en tête malgré ingérence russe

Le Parti Action et Vérité (PAS), au pouvoir depuis 2021, a obtenu 50,03% des votes, devant le Bloc patriotique prorusse qui affiche un score de 24,26%, selon ces résultats publiés par la Commission électorale centrale. En 2021, le PAS l’avait emporté avec 52,8% des voix contre 27,2% pour le Bloc des socialistes et communistes de Igor Dodon.


Le Parti Action et Vérité (PAS), au pouvoir depuis 2021, a recueilli 50,03 % des suffrages, devançant le Bloc patriotique prorusse qui a obtenu 24,26 %, d’après les résultats publiés sur le site internet de la Commission électorale centrale.

À 22h15 GMT, le PAS était en tête avec 47,6 % des voix, contre 25,9 % pour le Bloc patriotique prorusse, selon le décompte de 94 % des votes. En troisième position, le Mouvement alternatif national (MAS) du maire de Chisinau, Ion Ceban, a récolté 8,45 % des voix, ce dernier ayant appelé à voter contre le PAS. L’analyste Andrei Curararu du groupe de réflexion WatchDog a déclaré : « Statistiquement parlant, le PAS s’est garanti une fragile majorité », tout en ajoutant qu’un gouvernement fonctionnel « sera difficile à former ». Il prévoit également que le Kremlin pourrait « recourir à des manifestations, à la corruption des députés PAS et à d’autres tactiques pour perturber la formation d’un gouvernement pro-européen stable ».

Moscou a démenti ces accusations, tandis que l’opposition moldave, largement prorusse, accuse le PAS d’avoir planifié une fraude. Le service de cybersécurité moldave a annoncé dimanche avoir repéré plusieurs tentatives d’attaques sur l’infrastructure électorale, « neutralisées en temps réel ». Après avoir voté à Chisinau, Maia Sandu a averti contre « l’ingérence massive de la Russie », affirmant aux journalistes que son pays, voisin de l’Ukraine en guerre, était « en danger ».

En début de semaine, elle avait dénoncé les « centaines de millions d’euros » versés par Moscou pour acheter des voix, orchestrer des campagnes de désinformation en ligne et organiser des violences. Igor Botan, directeur du centre de réflexion moldave Adept, avait déclaré que la Moldavie n’a « jamais vu un tel niveau (d’ingérence étrangère) dans une campagne électorale » depuis l’indépendance en 1991, notant que l’ancienne république soviétique compte environ 2,4 millions d’habitants et plus d’un million d’émigrés appelés à voter. L’ancien président Igor Dodon (2016-2020), l’un des leaders du Bloc patriotique, avait revendiqué la victoire dès la fin du vote.

Le soir même, il a appelé les partis de l’opposition et la société civile « à une manifestation pacifique devant le parlement » lundi à midi « pour défendre le vote des citoyens ». Tenant un haut-parleur, il s’est ensuite rendu devant la commission électorale, menaçant de ne pas reconnaître le résultat des élections « si pendant la nuit il y a des falsifications ».

La participation de la diaspora, qui a joué un rôle clé dans la réélection de Maia Sandu en 2024, ainsi que celle de la région séparatiste de Transdniestrie, pro-russe, ont été particulièrement surveillées. Les autorités de Transnistrie ont accusé dimanche le gouvernement moldave de « nombreuses et flagrantes » tentatives de limiter le vote des habitants de cette région. Une vingtaine de partis et candidats indépendants étaient en lice pour le scrutin qui doit pourvoir 101 sièges.

En 2021, le PAS avait remporté 52,8 % des voix contre 27,2 % pour le Bloc des socialistes et communistes d’Igor Dodon.