Nucléaire : Sanctions contre l’Iran jugées « injustifiables », appels à la diplomatie.
Les sanctions de l’ONU contre l’Iran ont été rétablies samedi soir après l’échec de négociations sur son programme nucléaire avec les Occidentaux. Selon l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA), l’Iran est le seul pays non doté de l’arme nucléaire à enrichir l’uranium à un niveau élevé (60 %), proche du seuil technique de 90 % nécessaire à la fabrication de la bombe atomique.
Une décision qui provoque de vives réactions. Les sanctions de l’ONU contre l’Iran ont été rétablies samedi soir suite à l’échec des discussions concernant son programme nucléaire avec les puissances occidentales. Le Royaume-Uni, la France et l’Allemagne (groupe nommé E3), qui reprochent à Téhéran de ne pas respecter ses engagements, avaient initié fin août le mécanisme du « snapback », permettant de rétablir dans un délai de trente jours les sanctions levées en 2015 après l’accord sur le nucléaire iranien.
Après l’approbation du Conseil de sécurité de l’ONU et l’échec, vendredi, de la Russie et de la Chine à prolonger le délai, de sévères sanctions, incluant un embargo sur les armes et des mesures économiques, sont à nouveau en vigueur depuis ce dimanche à minuit heure GMT (2 heures du matin en France), dix ans après leur levée.
Des sanctions « illégales » selon l’Iran. Cette mesure a été fermement condamnée par l’Iran : « La République islamique d’Iran défendra résolument ses droits et intérêts nationaux, et toute action visant à porter atteinte aux intérêts et droits de son peuple fera l’objet d’une réponse appropriée », a déclaré le ministère des Affaires étrangères dans un communiqué. Il a dénoncé le retour « injustifiable » des sanctions « illégales » de l’ONU et appelé les pays à ne pas les appliquer. Avant même le rétablissement formel des sanctions, Téhéran avait convoqué samedi « pour consultations » ses ambassadeurs dans les trois pays de l’E3, d’après la télévision d’État.
« Une nouvelle solution diplomatique » souhaitée en Occident. De leur côté, Européens et Américains ont rapidement affirmé que le rétablissement des sanctions ne marquait pas la fin des discussions diplomatiques. Le secrétaire d’État américain Marco Rubio a exhorté Téhéran à « accepter des discussions directes, en toute bonne foi », tout en demandant à tous les États d’appliquer « immédiatement » les sanctions pour exercer « pression » sur l’Iran. Les ministres des Affaires étrangères britanniques, français et allemands ont eux déclaré dans un communiqué commun qu’ils continueraient à rechercher « une nouvelle solution diplomatique garantissant que l’Iran ne se dote jamais de l’arme nucléaire ». En attendant, ils ont appelé Téhéran « à s’abstenir de toute action escalatoire ».
La même position a été adoptée par l’Union européenne, qui a souligné que le rétablissement des sanctions de l’ONU contre Téhéran ne devait pas signifier « la fin de la diplomatie avec l’Iran », selon Kaja Kallas, cheffe de la diplomatie européenne, dimanche. « L’ONU a réimposé des sanctions contre l’Iran […] en raison de son programme nucléaire. L’Union européenne suivra sans délai, comme elle le fait traditionnellement », mais « une solution durable à la question nucléaire iranienne ne peut être obtenue que par la négociation et la diplomatie », a-t-elle ajouté dans un communiqué.
Un « développement majeur » pour Israël. Israël a également applaudi ce dimanche le rétablissement des sanctions contre l’Iran, considérant cette décision comme une « réponse aux violations » de la République islamique dans le domaine nucléaire. « Il s’agit d’un développement majeur en réponse aux violations persistantes de l’Iran, en particulier concernant son programme nucléaire militaire », a déclaré le ministère des Affaires étrangères israélien sur X. « L’objectif est clair : empêcher l’Iran d’accéder à l’arme nucléaire. Le monde doit utiliser tous les outils pour atteindre cet objectif. »
Selon l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA), l’Iran est le seul pays non doté de l’arme nucléaire à enrichir l’uranium à un niveau élevé (60 %), proche du seuil technique de 90 % nécessaire à la fabrication de la bombe atomique. Téhéran affirme ne pas avoir de telles ambitions militaires, mais insiste sur son droit au nucléaire à des fins civiles, notamment pour la production d’électricité.

