France

Aude : La gauche hors LFI s’unit à Bram

Une partie de la gauche hors LFI, représentée par Olivier Faure, Marine Tondelier et Raphaël Glucksmann, s’est réunie à Bram (Aude) ce samedi pour afficher une image de réconciliation en vue des prochaines échéances électorales. Lors d’un débat devant environ 2.500 personnes, des divergences stratégiques ont émergé, notamment sur l’idée d’une primaire de la gauche pour 2027, Marine Tondelier ayant été huée pour cette proposition.

Une tentative d’union, du moins en apparence… Ce samedi à Bram (Aude), une partie de la gauche, incluant Olivier Faure, Marine Tondelier et Raphaël Glucksmann, hors La France insoumise, a tenté de présenter une image de réconciliation en vue des prochaines élections.

Les trois leaders de gauche, à l’exception de Fabien Roussel, patron du PCF, finalement absent pour des obsèques, se sont réunis aux Rencontres de la gauche, sur invitation de Carole Delga, présidente de la région Occitanie. Ils ont évoqué la possibilité de voter contre le prochain gouvernement, même si le PS et Place publique restent ouverts à la discussion. « Olivier Faure à Bram, c’est bien, avec Marine Tondelier, c’est encore mieux », a déclaré un député socialiste.

Une candidature commune en 2027 en vue ?

Le Premier secrétaire du PS, qui a remporté son dernier congrès de justesse, est aujourd’hui accueilli sur le territoire de l’une de ses critiques internes, Carole Delga, qui lui reproche son accord avec La France insoumise lors des législatives de 2022 et 2024. « L’état d’esprit c’est de rassembler la famille », a affirmé un autre député socialiste, notant que le PS a renforcé son image de parti de gouvernement grâce à une proposition de budget alternatif plébiscité par les Français, et serait donc « plutôt uni ».

Olivier Faure s’est présenté à Bram avec Marine Tondelier pour promouvoir l’idée de l’union de la gauche. Les Écologistes et la direction du Parti socialiste ont déjà convenu d’une candidature commune pour 2027, incluant Générations et d’anciens Insoumis, probablement par le biais d’une primaire, bien que Raphaël Glucksmann et Fabien Roussel s’y opposent, tout comme une partie des socialistes, y compris Carole Delga.

Des divergences manifestes

Les opposants internes à Olivier Faure plaident pour une « affirmation socialiste », affirmant qu’ils sont les mieux placés pour rassembler largement. Marine Tondelier reconnait que Carole Delga n’est « pas sa meilleure amie à gauche », les deux femmes étant notoirement en désaccord sur le projet de l’autoroute A69 soutenu par la présidente d’Occitanie. Cependant, elle est venue dans l’intention de « convaincre ».

Lors d’un débat devant environ 2 500 personnes, les différentes stratégies sont apparues avec clarté. L’écologiste a défendu le Nouveau Front populaire, l’alliance de gauche formée en 2024 avec LFI, qu’elle a qualifié de « pas parfaite », mais qui a empêché la nomination de Jordan Bardella, patron du Rassemblement national, à Matignon.

Des valeurs partagées

Elle a cependant été huée lorsqu’elle a proposé une primaire de la gauche pour 2027, y compris avec les Insoumis. « On finira par être d’accord, on n’a pas le choix », a-t-elle affirmé, en s’adressant à Raphaël Glucksmann, en disant partager avec lui « des valeurs communes, l’antifascisme étant la valeur principale ». Avant cela, Olivier Faure avait également plaidé pour un large rassemblement, sans LFI mais avec Raphaël Glucksmann : « Je ne connais qu’une seule recette, celle de François Mitterrand : d’abord on rassemble son camp et ensuite on élargit », a-t-il déclaré. Si la gauche hors LFI ne parvient pas à se mettre d’accord sur un candidat unique, « nous n’aurons fait que des belles phrases », a-t-il insisté, sans atteindre le second tour.

Raphaël Glucksmann, adoptant une position clairement anti-LFI, a rejeté l’idée de participer à une primaire, même si les Insoumis refusent également d’y participer. Fort de son bon résultat aux élections européennes, où il a été en tête de la gauche, il espère se imposer parmi les sondages comme le vote utile. « Si on fait une primaire avec Jean-Luc Mélenchon, cela signifie qu’on considère que s’il gagne, on va le soutenir. À ce moment de l’histoire, je dis non », a-t-il déclaré sous des applaudissements. Pour Carole Delga, l’idée d’une primaire n’est pas une priorité. « Il faut cesser de se concentrer uniquement sur des questions de personnes. Nous devons travailler sur le fond », a-t-elle conclu.