« Jamais je ne reconnaîtrai ma culpabilité » : Sarkozy ne veut pas espérer une grâce.
Nicolas Sarkozy a été condamné jeudi à cinq ans de prison avec incarcération prochaine pour avoir « laissé ses plus proches » collaborateurs démarcher la Libye de Mouammar Kadhafi pour financer sa campagne victorieuse de 2007. L’ancien président a déclaré qu’il se battrait « jusqu’à son dernier souffle pour faire reconnaître » son « honnêteté » et a refusé une éventuelle grâce d’Emmanuel Macron en affirmant : « En aucun cas. »
Il se battra jusqu’à son « dernier souffle pour faire reconnaître » son « honnêteté ». C’est ce qu’a déclaré Nicolas Sarkozy en réaction à sa condamnation, lors d’une longue interview publiée ce samedi soir dans le JDD.
Le tribunal correctionnel de Paris a condamné l’ancien président jeudi à cinq ans de prison, avec incarcération prochaine, pour avoir permis à ses plus proches collaborateurs de démarcher la Libye de Mouammar Kadhafi afin de financer sa campagne victorieuse de 2007.
Nicolas Sarkozy refuse la grâce
Interrogé par le Journal du dimanche sur la possibilité d’une grâce de la part d’Emmanuel Macron, l’ex-chef de l’État a répondu : « En aucun cas. » « Pour être gracié, il faut accepter sa peine, et donc reconnaître sa culpabilité. Jamais je ne reconnaîtrai ma culpabilité pour quelque chose que je n’ai pas fait. Je me battrai jusqu’à mon dernier souffle pour faire reconnaître mon honnêteté », a-t-il ajouté, concluant par un « je vaincrai ». La grâce ne peut s’appliquer qu’à une condamnation définitive et exécutoire, ce qui n’est pas le cas pour l’instant, Nicolas Sarkozy ayant fait appel du jugement.
Dans cet entretien, il a cité les mots de la présidente du tribunal concernant un document publié par le site d’information Mediapart en 2012, qui est à l’origine de la procédure—une note en arabe sur un accord pour soutenir la campagne du candidat à l’Élysée. Selon la magistrate, « le plus probable est que ce document soit un faux ». Nicolas Sarkozy a réagi : « S’il y a un faux, c’est qu’il y a eu des faussaires, des manipulateurs et donc un complot. Dans un monde normal, c’est l’ensemble de l’accusation qui aurait dû s’écrouler. Or le tribunal a fait exactement le contraire. Je rappelle que j’ai perdu la présidentielle de 2012 de très peu. Le faux de Mediapart y a joué un grand rôle. Qui réparera cette injustice ? »
« Toutes les limites de l’État de droit ont été violées »
Concernant l’exécution provisoire liée à sa peine de cinq ans d’emprisonnement avec mandat de dépôt à effet différé, Nicolas Sarkozy a mentionné qu’il s’attendait « à tout, mais pas à cela ». « Toutes les limites de l’État de droit ont été violées. C’est tellement invraisemblable. Même dans ses réquisitions pourtant violentes, le PNF (Parquet national financier, NDLR) ne l’avait pas demandé ! », a-t-il souligné.
Nicolas Sarkozy a été convoqué le 13 octobre par le PNF, qui lui indiquera alors à quelle date il sera incarcéré, probablement dans un « délai relativement proche », selon une source judiciaire.

