Le vol de batteries de vélos électriques : un défi pour les autorités.
Le vol de batteries de vélos électriques est un phénomène en augmentation, avec des commerçants signalant jusqu’à une douzaine de victimes par semaine dans certains magasins. Laurence Lewalle, directrice de l’Asbl Avello, indique qu’il n’y a « pas de statistiques parce qu’elles ne sont pas enregistrées en tant que telles au niveau de la police », seul le nombre de vélos volés étant recensé.
Les batteries de vélos électriques, la nouvelle cible des voleurs
« J’avais pourtant verrouillé ma batterie avec une clef de sécurité »
S’il n’existe pas de statistiques spécifiques, le vol de batteries de vélos électriques est devenu un fléau préoccupant. Les commerçants et les associations de cyclistes témoignent d’une montée significative de ces délits. Sandrine, une cycliste ayant fait une récente expérience malheureuse dans le centre de Bruxelles, raconte : « Il était 17 heures dans un lieu public très fréquenté. En général, je pense à emporter ma batterie avec moi. »
Cependant, ce jour-là, Sandrine a décidé de prendre le risque : « J’avais doublement attaché mon vélo à un arceau prévu pour cela. J’étais très chargée, et je devais faire une petite course rapide. C’est pourquoi j’ai laissé pour la première fois ma batterie sur mon vélo. Et quand je suis revenue, mon vélo ne démarrait plus. Je ne comprenais pas pourquoi. Après avoir testé plusieurs fois le vélo, j’ai fini par ouvrir le capot de protection et par me rendre compte que la batterie n’était plus là. »
Pour Sandrine, il ne fait aucun doute qu’il s’agit d’un voleur aguerri : « La batterie avait été proprement enlevée. Le voleur avait même pris la peine de bien refermer le capot. C’est certainement une personne qui avait l’habitude de voler ce genre de batteries. J’avais pourtant verrouillé ma batterie avec une clef de sécurité. »
Dépitée, elle s’est alors dirigée vers le commissariat de police afin de déclarer le vol. Dans cette mésaventure, elle avait heureusement assuré son vélo et a donc engagé une procédure.
Le constat alarmant des commerçants et quelques conseils
« Ils arrivent même sur certains modèles à enlever la batterie sans faire de dégâts »
Nous avons contacté plusieurs commerçants spécialisés, qui confirment l’ampleur de ce phénomène. « Cela fait quelques semaines qu’on constate une assez grande recrudescence de vols de batteries. Rien que dans notre magasin, nous dénombrons parfois jusqu’à une douzaine de victimes par semaine. Ce sont des clients qui ont besoin d’un devis pour l’assurance ou qui se renseignent sur le prix d’une nouvelle batterie », indique Martin Balteau, le responsable des ventes d’une enseigne.
S’il est possible de retirer la batterie, ce professionnel conseille de le faire systématiquement, bien que cela puisse être contraignant. Cela permet de rendre le vélo moins attractif aux voleurs. Pour les batteries détachables munies d’une anse, il recommande de les attacher avec le cadenas en même temps que le vélo : « Ce sera plus long et fastidieux pour le voleur. »
Face à cette problématique, Martin Balteau souligne que de plus en plus de commerçants alertent les fabricants, car même les batteries sécurisées sont volées. « Nous sommes en contact avec les fabricants de vélos et des serrures censées protéger les batteries pour remonter l’information et les inviter à revoir leurs produits. Malgré une clef de sécurité, les voleurs ont développé des techniques qui leur permettent de voler la batterie sans parfois endommager le support. Ils forcent le barillet sans laisser de traces. Avant, c’était un travail souvent plus grossier. Maintenant, ils arrivent même sur certains modèles à enlever la batterie sans faire de dégâts au vélo. »
Des associations de cyclistes dévoilent au fédéral leurs propositions
« Seul le nombre de vélos volés est recensé, mais pas encore celui des batteries »
Tandis que les commerçants demandent aux fabricants de nouvelles solutions, les associations de cyclistes suggèrent plusieurs mesures pour freiner ce phénomène : utiliser des colsons pour sécuriser la batterie, la peindre ou y graver son nom pour la rendre identifiable.
L’Asbl Avello (anciennement Gracq) confirme également recevoir de plus en plus de signalements de vols de batteries. « Malheureusement, il n’y a pas de statistiques parce qu’elles ne sont pas enregistrées en tant que telles au niveau de la police. Seul le nombre de vélos volés est recensé, mais pas encore celui des batteries », explique Laurence Lewalle, directrice de l’Asbl Avello.
C’est pourquoi, vendredi dernier, des associations ont présenté des propositions au gouvernement fédéral pour lutter contre ce type de vol. Laurence Lewalle, qui est elle-même victime, détaille les points essentiels : « Le premier, c’est de pouvoir enregistrer sur la plateforme MyBike un numéro de série de la batterie. Cela permettra de déclarer juste le vol de la batterie, et que les gens qui veulent acheter une batterie de seconde main puissent se rendre compte si elle a été volée ou pas. Il faut savoir qu’aujourd’hui toutes les batteries n’ont pas un numéro de série, mais cela sera obligatoire à partir de 2029. »
La directrice de l’Asbl Avello souligne d’autres revendications : « Nous avons également demandé d’avoir la possibilité de faire une déclaration de vol en ligne pour une batterie, comme c’est le cas pour les vélos. Cela faciliterait les démarches des victimes, mais aussi d’avoir des statistiques. Autre point, c’est d’avoir une police dédiée aux vols de vélos, dotée de moyens pour être efficace. »

