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Guerre à Gaza : Netanyahou qualifie l’État palestinien de « suicide national » pour Israël

Benyamin Netanyahou a déclaré que la création d’un Etat palestinien serait un « suicide national » pour Israël lors de son discours à l’ONU vendredi. Le Premier ministre israélien a affirmé qu’Israël « veut finir le travail » contre le Hamas « aussi vite que possible » dans une bande de Gaza ravagée par près de deux ans de guerre.


C’est un discours à la tonalité offensive : la création d’un État palestinien serait un « suicide national » pour Israël, a déclaré vendredi le Premier ministre Benyamin Netanyahou à la tribune de l’ONU. Il a critiqué les pays occidentaux et promis de « finir le travail » contre le Hamas à Gaza. Le dirigeant israélien a rejeté les accusations de « génocide » dans la bande de Gaza et s’en est pris avec force aux pays occidentaux, dont la France, qui ont reconnu cette semaine l’État de Palestine.

Ces pays ont « cédé » au Hamas, prouvant que cela « paie de tuer des Juifs », a-t-il affirmé. « Voici un autre message pour les dirigeants occidentaux : Israël ne vous permettra pas de nous imposer un État terroriste. Nous ne commettrons pas un suicide national parce que vous n’avez pas le courage de faire face à des médias hostiles et aux foules antisémites qui réclament le sang d’Israël », a-t-il ajouté.

À l’occasion d’un sommet organisé lundi par la France et l’Arabie saoudite sur l’avenir de la solution à deux États, palestinien et israélien, vivant côte à côte en paix et sécurité, une dizaine de pays, dont la France, le Royaume-Uni, le Canada et l’Australie, ont formellement reconnu l’État de Palestine, suscitant la colère d’Israël.

Le Premier ministre israélien, qui doit ensuite se rendre à Washington pour y rencontrer le président américain, a déclaré avoir fait installer des haut-parleurs dans la bande de Gaza afin que les otages encore retenus par le Hamas entendent son discours. Désormais, Israël « veut finir le travail » contre le Hamas « aussi vite que possible » dans une bande de Gaza dévastée par près de deux ans de conflit, a-t-il affirmé.

S’adressant aux otages, il a déclaré : « nous ne vous avons pas oubliés, même pour une seconde. Nous ne nous reposerons pas tant que vous ne serez pas tous rentrés à la maison », a-t-il lancé en hébreu puis en anglais. Le Forum des familles, la principale organisation représentant les proches des captifs à Gaza, a cependant dénoncé ses propos, estimant que cela mettait leur vie en danger.

Un responsable de l’Autorité palestinienne a critiqué ce discours, le qualifiant de « truffé de mensonges et de falsifications ». L’intervention de Benyamin Netanyahou a débuté sous des applaudissements de ses partisans présents dans la salle et des huées de délégués qui ont quitté l’enceinte de l’Assemblée générale de l’ONU en signe de protestation.

Tout en saluant le soutien de Donald Trump, le dirigeant israélien est resté discret sur la Cisjordanie occupée. Alors que le gouvernement israélien exprime le souhait d’étendre la colonisation juive dans ce territoire palestinien, le président américain a averti jeudi qu’il ne permettra pas à Israël de l’annexer.

Le discours du Premier ministre israélien intervient alors que les espoirs de paix se portent sur un nouveau plan présenté cette semaine par le président américain à des pays arabes et musulmans. « Je pense que nous avons un accord », a assuré vendredi Donald Trump. « Ce sera un accord qui ramènera les otages. Ce sera un accord qui mettra fin à la guerre », a promis le dirigeant américain depuis la Maison-Blanche. Le président iranien Massoud Pezeshkian, dont le pays soutient le Hamas, a de son côté déclaré qu’il soutiendrait tout accord de cessez-le-feu pour « mettre fin à cette tragédie ».

Selon une source diplomatique au fait de la réunion tenue en marge de l’Assemblée générale de l’ONU, le plan américain en 21 points prévoit notamment un cessez-le-feu permanent à Gaza, la libération des otages israéliens détenus dans le territoire palestinien, un retrait israélien ainsi qu’une future gouvernance de Gaza sans le Hamas, dont les attaques sans précédent du 7 octobre 2023 ont déclenché la guerre.