France

Ces politiques n’ont pas pu éviter la prison

Michel Mouillot a été condamné le 4 février 2005 à six ans de prison ferme et en sera libéré le 30 août 2007 après avoir passé, en tout, 48 mois derrière les barreaux. Georges Tron a été condamné en février 2021 à cinq ans de prison, dont deux avec sursis, et a été incarcéré à la Santé, d’où il a été libéré en mars 2022 pour purger la fin de sa peine sous bracelet électronique.

De nombreuses personnalités politiques françaises n’ont pas été incarcérées, du moins pas celles de premier plan. L’ancien président de la République, Nicolas Sarkozy, est sans doute le plus célèbre des rares élus ou ministres ayant connu la prison. 20 Minutes a identifié six exemples montrant que le pouvoir ne garantit pas l’absence de condamnation.

Michel Mouillot et l’affaire des casinos

Ancien collaborateur de François Léotard au Parti républicain et maire de Cannes de 1989 à 1997, Michel Mouillot a passé presque autant de temps en justice qu’à exercer son mandat. Il a été incarcéré en détention provisoire entre juillet 1996 et octobre 1997 en raison de scandales de corruption liés à l’installation de machines à sous dans des casinos, à la prise illégale d’intérêts, à des emplois fictifs et à des abus de biens sociaux.

Le 4 février 2005, il a été condamné à six ans de prison ferme et est sorti le 30 août 2007, ayant purgé au total, détention préventive incluse, 48 mois derrière les barreaux.

Alain Carignon et ses journaux sur mesure

Nombreux sont les mandats qu’a occupés Alain Carignon. Maire de Grenoble de 1983 à 1995, il a également exercé en tant que député, député européen et plusieurs fois ministre, et il demeure aujourd’hui conseiller métropolitain à Grenoble.

En 1994, la justice l’a mis en examen pour corruption et abus de biens sociaux dans une affaire de journaux créés pour favoriser sa réélection. Il a été définitivement condamné en appel le 9 juillet 1996 à cinq ans de prison, dont un an avec sursis. Il a purgé 29 mois de détention avant d’être libéré anticipativement en 1998.

Jacques Médecin et sa cavale en Uruguay

Retour sur la Côte d’Azur avec Jacques Médecin, maire de Nice de 1966 à 1990, également député et secrétaire d’État. Rattrapé par la justice pour corruption et détournements de fonds publics, il démissionne de son mandat en septembre 1990 et s’enfuit en Uruguay.

Des poursuites judiciaires s’engagent, mais c’est l’affaire de la SEREL qui entraîne un mandat d’arrêt international en juillet 1993 et son extradition en novembre 1994. Mis en examen dans deux affaires, il reçoit une peine de deux ans en première instance, et deux ans en appel en 1996. Libéré après 22 mois de détention préventive en septembre 1995, il n’est pas retourné en prison.

Bernard Tapie et l’affaire VA-OM

L’homme d’affaires flamboyant, ancien ministre sous François Mitterrand, a également été incarcéré après l’affaire de match truqué entre Valenciennes et Marseille, quelques jours avant le titre de l’OM en finale de la Ligue des champions, en 1993.

Bernard Tapie, alors président du club marseillais, est mis en examen deux ans plus tard pour corruption et subornation de témoins. Il est condamné à deux ans de prison avec sursis et un an ferme, sa peine ferme étant réduite à huit mois en appel, dont il ne purge que six, libéré sous condition en juillet 1997.

Georges Tron et ses massages de pieds

Ancien maire de Draveil, secrétaire d’État sous Nicolas Sarkozy et député, Georges Tron fait face en 2011 à des accusations d’agression sexuelle et de viol portées par deux anciennes employées, survenues lors de séances de massage de pieds. Initialement bénéficiaire d’un non-lieu, il est finalement jugé aux assises en 2017 et acquitté.

L’appel du parquet donne lieu à un nouveau procès en février 2021, où il est condamné à cinq ans de prison, dont deux avec sursis, et un mandat de dépôt. Incarcéré à la Santé, il est libéré en mars 2022 pour purger le reste de sa peine sous bracelet électronique.

Patrick Balkany et l’ensemble de son œuvre

Patrick Balkany, ancien maire de Levallois et ancien député, a un casier judiciaire particulièrement chargé. Les accusations portent sur injures, diffamation, corruption, fraude fiscale et blanchiment de fraude fiscale. Pour ces derniers faits, il a été condamné en 2019 à quatre ans de prison ferme, puis à quatre ans et demi en 2021.

Il purge d’abord une peine à la Santé entre septembre 2019 et février 2020, avant d’être placé en détention à domicile pour des raisons de santé. En février 2022, il retourne en prison pour avoir violé les conditions de sa détention à domicile. Il en sort six mois plus tard, ayant passé un total d’environ un an derrière les barreaux.