Belgique

Dates de péremption : impact sur santé et gaspillage alimentaire

En Belgique, près de deux millions de tonnes de nourriture sont gaspillées, dont 42,7% proviennent des ménages, selon Eurostat. D’après une étude réalisée en 2015, la mauvaise interprétation des dates de péremption serait responsable de 15 à 33% du gaspillage alimentaire.


Concilier une conscience écoresponsable avec une vigilance sanitaire est un défi quotidien pour les Belges, que ce soit au supermarché ou à table. Cependant, près de deux millions de tonnes de nourriture sont gaspillées chaque année en Belgique. Selon Eurostat, 42,7 % de ce gaspillage provient des ménages.

Un facteur de confusion réside dans l’étiquetage des produits alimentaires que nous consommons, souvent influencés par la peur de jeter des denrées ou de nuire à notre santé.

Le choix entre une consommation responsable pour soi-même ou pour l’environnement peut être facilité par une bonne prévention et une éducation sur la lecture des étiquettes, car se fier uniquement à ses sens est insuffisant.

Des gaspillages évitables

Selon le Service Public Fédéral de Santé Publique, jeter des aliments proches de la date de péremption contribue de manière significative au gaspillage alimentaire.

Au-delà de la perte financière engendrée par le gaspillage, ce dernier a également un coût écologique considérable. Les aliments jetés ne sont pas valorisés, entraînant également la perte de toutes les ressources mobilisées pour leur production, leur transport et leur mise en rayon.

D’après une étude européenne de 2015, la mauvaise interprétation des dates de péremption serait responsable de 15 à 33 % du gaspillage alimentaire.

À l’échelle de l’Union européenne, la production de déchets alimentaires a atteint 132 kilogrammes par personne en 2022.

Une semaine de sensibilisation intergénérationnelle

La plateforme de lutte contre le gaspillage alimentaire, **Too Good To Go**, a lancé cette semaine en Belgique une **Semaine Anti-Gaspi**, visant à sensibiliser le public sur les volumes de nourriture jetés chaque année.

Dans ce cadre, la plateforme a effectué une étude sur l’importance accordée aux étiquetages, mettant en lumière un écart générationnel : les plus jeunes s’accrochent davantage aux étiquettes, tandis que les plus âgés se fient davantage à leur instinct.

Parmi les mille Belges interrogés, 40 % ne connaissent toujours pas la différence entre la **date limite de consommation** et la **date de durabilité minimale**.

Des cas de décès ont été récemment enregistrés en Italie, en août 2025, liés à une contamination de conserves industrielles en Calabre ou de produits mal stockés dans un kiosque en Sardaigne.

Aline Van Den Broecke fournit des conseils pour stocker les boîtes de conserve en toute sécurité :

« Il est fortement conseillé de stocker les boîtes dans des armoires ou sur des étagères et jamais au sol où elles pourraient être souillées. Et ne pas consommer des boîtes de conserve cabossées, car ces coups dans la boîte peuvent avoir endommagé le film protecteur intérieur et laisser entrer des bactéries. »

Il est également crucial de bien stocker les boîtes déjà ouvertes : « Si une boîte de conserve n’est pas complètement vidée, il faut transférer le reste dans un récipient hermétique, propre et adapté aux aliments. Ne jamais mettre une boîte de conserve ouverte et à moitié pleine au frigo. »