Rentrée culturelle : Au gré des cimaises
La galerie TGM à La Marsa a ouvert la saison des expositions avec le Prix des jeunes artistes, qui cette année présente les années 90 et offre trois prix de 2.000, 1.500 et 1.000 dinars. L’exposition « A Photobook World », située au centre d’art B7L9 à Bhar Lazreg depuis le 19 septembre, est à voir jusqu’au 15 novembre et réunit des livres photographiques d’artistes provenant de plusieurs pays du monde arabe.
Pour cet automne, à Tunis, plusieurs expositions sont à venir, alors que d’autres sont déjà en cours. La majorité d’entre elles sont collectives et promettent de belles rencontres ainsi que de nouvelles expressions artistiques.
La saison des expositions a été inaugurée par la galerie TGM à La Marsa avec son Prix des jeunes artistes, qui cette année met à l’honneur les années 90. Plus de 20 artistes ont été sélectionnés pour montrer leurs interprétations de ce thème, avec trois prix à la clé (2.000, 1.500 et 1.000 dinars). Au-delà de la récompense financière, l’objectif est de suivre, soutenir et accompagner les artistes en les invitant à participer à d’autres expositions, afin de favoriser leur reconnaissance dans le milieu artistique tunisien. L’exposition de leurs travaux, intitulée «90’s Reloaded», est à découvrir jusqu’au 5 octobre.
Depuis le 19 septembre, le centre d’art B7L9 à Bhar Lazreg, à La Marsa, accueille l’exposition «A Photobook World». Celle-ci s’inscrit dans le cadre de l’édition tunisienne du Festival du livre photographique «Bound Narratives», qui se déroule à B7L9, au 32bis et à Mouhit Space à Tunis. Curatée par Roï Saade et Tamara Abdul Hadi, avec une mise en scène de Thomas Egoumenides, l’exposition présente une sélection de livres photographiques d’artistes originaires d’Algérie, d’Égypte, d’Iran, d’Irak, du Liban, du Maroc, de Palestine, du Soudan, de Syrie, de Tunisie et de Turquie.
S’étendant sur près de 500 m², l’exposition s’inspire de l’espace domestique, à travers des scénographies intimistes où chaque détail devient un récit. Au cœur de l’installation, un majlis de lecture permet au public de consulter une vingtaine d’ouvrages. Au total, trente livres de photographies sont exposés, dont douze sont mis en avant à travers trois capsules thématiques qui reflètent les idées récurrentes de ces récits contemporains captés par l’objectif. Elle sera visible jusqu’au 15 novembre.
La Galerie Alexandre Roubtzoff présente jusqu’au 30 septembre une exposition collective intitulée «Voyages en couleurs», réunissant les œuvres de six artistes : Imed Jemaiel, Slimen Elkamel, Chahrazed Fekih, Ghada Chamma, Souheil Nachi et Alia Derouiche.
Des expositions individuelles sont à découvrir à Archivart et à la Selma Feriani Gallery. À partir du 27 septembre, Archivart dévoilera l’univers de l’artiste Wahib Zannad. Sous le titre «Dans l’intimité de la contemplation», ces œuvres s’inscrivent dans une démarche expressionniste inspirée des grands maîtres du XIXe siècle. L’exposition invite à une contemplation intime, plongeant le spectateur dans un univers personnel et universel où intensité et sensualité entrelacent harmonie chromatique, équilibre des formes et vibration intérieure de la lumière.
Le même jour, la galerie Selma Feriani présentera les gravures du peintre tunisien Gouider Triki, né en 1949 à Nabeul. Diplômé de l’École des Beaux-Arts de Tunis, il a étudié à l’École nationale des Beaux-Arts de Paris avant de se tourner vers l’agriculture et l’élevage, sans jamais abandonner son œuvre picturale. Triki, influencé par les techniques expressionnistes et les surréalistes, utilise des couleurs terreuses et éclatantes pour exprimer un large éventail d’émotions. Son art, riche en signes et symboles mystiques, mélange mythologies, contes populaires et littérature par des arrangements implicites et des allégories.
La galerie Selma Feriani abritera également une exposition consacrée à l’artiste visuel marocain M’barek Bouhchichi. Né en 1975 à Akka, Bouhchichi développe depuis plus de vingt ans une œuvre où le corps est central, devenant support, symbole et langage. Ses recherches plastiques interrogent les représentations et les imaginaires liés à la perception du corps noir dans la société marocaine, tout en s’inscrivant dans une réflexion plus large sur l’identité, la visibilité et l’altérité.
Une exposition collective intitulée «Automne 202» se tiendra à la galerie A. Gorgi à partir du 28 septembre, rassemblant les œuvres de Fakhri el Ghezal, Nadia Jelassi, Ymen Berhouma, Aya ben Amor, ZITCH, Omar Bey, Najah Zarbout, Yasmine Ben Khelil, Ali Tnani, FREJ Moussa, Tahar Jaoui, Moritz Hagedorn, Bechir Bousandel, Atef Maatallah et Abdessalem Ayeda.
Du 2 octobre au 29 novembre, la Yosr Ben Ammar Gallery présentera également une exposition collective intitulée «Echoes & Tides» (Échos et marées). Cette exposition appelle à prêter attention à ce qui frémit sous la surface, à ressentir les ondes qui nous traversent et à suivre les dérives des vivants et de l’invisible. Elle associe deux images naturelles chargées de symboles : l’écho, qui prolonge une présence au-delà du temps et de l’espace, et la marée, un mouvement cyclique régi par des forces invisibles. Ensemble, elles esquissent une cartographie sensible de ce qui persiste, se répète, s’efface ou se réintroduit.
Ce motif résonnant ouvre un champ d’expérimentation aux artistes invités : Abdesslem Ayed, Akacha, Amira Lamti, Bader Klidi, Bechir Boussandel, Faycel Mejri, Hamza Sellmy, Hichem Driss, Mohamed Ben Soltane, Nabil Saouabi, Othman Taleb, Safa Attyaoui, Selim Ben Cheikh et Wissem el Abed.

