Trump loue Erdogan : « Il sait plus que quiconque sur les élections truquées »
Donald Trump a affirmé qu’il « en sait plus que quiconque sur les élections truquées » en référence aux élections en Turquie. Ekrem Imamoglu, principal rival d’Erdogan, a été interpellé le 19 mars et est toujours détenu.
Alors qu’en Turquie, les médias et l’opposition politique subissent les dérives autoritaires d’Erdogan, Donald Trump n’hésite pas à plaisanter avec le président turc, affirmant en le désignant qu’il « en sait plus que quiconque sur les élections truquées ».
Jeudi, assis aux côtés de son homologue turc dans le Bureau ovale, le président américain a déclaré que ce dernier était resté son « ami » durant son « exil politique », un exil qu’il attribue à une élection qu’il juge « truquée ». Ce terme d’« exil » fait allusion à la durée du mandat de son prédécesseur démocrate, Joe Biden.
Deux présidents aux mêmes méthodes
Le milliardaire républicain persiste à affirmer que la victoire du démocrate contre lui en 2020, validée par de nombreuses décisions de justice, est le fruit d’une fraude électorale massive.
Concernant Recep Tayyip Erdogan, qui est au pouvoir en Turquie depuis 2014, Donald Trump a déclaré : « C’est un homme dur. C’est un gars aux idées très arrêtées. D’habitude je n’aime pas les gens qui ont des idées arrêtées, mais j’apprécie toujours celui-ci ».
Le principal parti d’opposition en Turquie fait face à des enquêtes et arrestations répétées, la plus notable étant celle du maire d’Istanbul. Ekrem Imamoglu, le principal rival du chef de l’État, a été interpellé le 19 mars et est toujours en détention.
Donald Trump, depuis janvier, affiche une volonté constante de réduire les contre-pouvoirs aux États-Unis et manifeste un intérêt pour les régimes autoritaires.
Trump, fan des dictateurs ?
Le républicain souligne fréquemment la longévité de certains dirigeants, qui est souvent le résultat d’une répression systématique de l’opposition. Lui-même, au pouvoir de 2017 à 2021, a entamé en janvier son second mandat et évoque parfois l’éventualité de briguer un troisième mandat, ce qui est interdit par la Constitution américaine.
En août, le président américain a ainsi loué le président azerbaïdjanais Ilham Aliev, au pouvoir depuis 22 ans, affirmant que cela prouvait qu’il était « fort et intelligent ». Ilham Aliev a été réélu en février 2024 pour un cinquième mandat avec 90 % des suffrages, lors d’un scrutin sans véritable opposition selon les observateurs internationaux.
Cette semaine, Donald Trump a tenu des propos similaires lors d’une rencontre à New York avec le président de l’Ouzbékistan, Chavkat Mirzioïev.
« Vous êtes là depuis longtemps, n’est-ce pas ? 15 ou 16 ans. C’est long et la seule manière de rester au pouvoir dans un pays si longtemps est d’être très intelligent et d’avoir une grande confiance en soi », a commenté le président américain. Chavkat Mirzioïev a été élu président en 2016, réélu en 2021, puis à nouveau en 2023 lors d’élections anticipées, suite à une réforme constitutionnelle lui permettant de rester plus longtemps au pouvoir.
Il avait précédemment été Premier ministre de 2003 à 2016. Lors des dernières législatives en Ouzbékistan, les observateurs internationaux ont déploré « l’environnement politique toujours limité n’offrant pas aux électeurs de véritable choix ».
