Nicolas Sarkozy condamné : quelles sont ses conditions de détention ?
Nicolas Sarkozy a été condamné à cinq ans de prison pour association de malfaiteurs et interjettera appel de cette décision. La prison de la Santé, située dans le 14e arrondissement de Paris, dispose de 17 cellules réservées à des détenus vulnérables, et les conditions de détention y sont jugées meilleures que dans d’autres établissements franciliens.
« S’ils souhaitent absolument que je dorme en prison, je le ferai, mais la tête haute. » En quittant la salle d’audience jeudi, Nicolas Sarkozy exprime son ressentiment. L’ancien président de la République a été jugé coupable d’association de malfaiteurs et condamné à cinq ans d’emprisonnement. Il est conscient que, même en faisant appel de cette décision, il ne pourra éviter, cette fois-ci, l’incarcération dans une maison d’arrêt. En effet, le tribunal correctionnel a délivré un mandat de dépôt différé assorti d’une exécution provisoire. L’ex-chef de l’État doit se présenter le 13 octobre au Parquet national financier (PNF) pour déterminer la date de son entrée en prison. C’est par la suite l’administration pénitentiaire qui décidera de l’établissement où il sera incarcéré. « Généralement, les VIP vont à la Santé », confie à 20 Minutes une source proche du dossier.
La prison de la Santé, située dans le 14e arrondissement de Paris, dispose d’un quartier pour les personnes dites « vulnérables ». « Ce n’est pas un quartier VIP, ça, c’est du pur fantasme », affirme à 20 Minutes Christy Nicolas, secrétaire général du Syndicat pénitentiaire des surveillants (SPS). Claude Guéant, Patrick Balkany ou Jean-Luc Lahaye… Ce sont là des exemples de personnalités médiatiques ou de délinquants en « col blanc » placés dans ce secteur après avoir écopé d’une peine de prison ferme. « Ils n’ont pas de contact avec la population carcérale. L’objectif est de ne pas mettre leur vie en danger et d’éviter tout risque d’agression. En détention classique, ils pourraient subir des pressions de la part des autres détenus qui pourraient tenter de les extorquer », ajoute Christy Nicolas.
Inaugurée en 1867, la prison de la Santé a été rénovée entre 2014 et 2019. Au dernier étage d’un bâtiment, 17 cellules sont dédiées à ces détenus « vulnérables ». « Elles sont dans un état très satisfaisant. Les conditions de détention sont meilleures que dans d’autres établissements franciliens », indique à 20 Minutes Hugo Vitry, secrétaire local du syndicat FO Justice. « Ils disposent de douches dans les cellules – ce qui est un luxe – ainsi que de plaques de cuisson. En payant, ils peuvent également avoir une télévision et un réfrigérateur », précise-t-il.
La surveillance des gardiens dans ce quartier est accrue. « Les personnels pénitentiaires sont habitués à gérer ce type de personnalités. S’il vient, Nicolas Sarkozy n’aura aucun passe-droit ni traitement de faveur. » Hugo Vitry souligne qu’aucune cellule n’a été réservée pour l’ex-président dans l’attente de la décision de l’administration.
« La loi est la même pour tout le monde en prison, sauf dans les quartiers de lutte contre la criminalité organisée », rappelle Christy Nicolas. Les détenus de ce secteur « ont le même nombre de promenades, les mêmes activités et le même nombre d’heures de sport que les autres ».
Seule différence : Nicolas Sarkozy sera seul en cellule. « Il ne se retrouvera pas avec deux matelas au sol et ne dormira pas par terre », note le secrétaire général du SPS. Comme tout détenu, l’ancien président peut demander un aménagement de peine. Le juge pourrait alors envisager son placement sous bracelet électronique ou sa remise en liberté. Âgé de plus de 70 ans, il sera éligible à cette mesure immédiatement, lui permettant d’attendre chez lui son prochain rendez-vous judiciaire.

