Temps d’écran des enfants de moins de 12 ans : durées, âges et appareils identifiés

En 2022, la quasi-totalité des enfants de 3 à 11 ans en France était exposée à au moins un type d’écran, avec un temps d’exposition passant de 1h22 par jour chez les enfants de 3-5 ans à 2h33 chez ceux de 9-11 ans. Les enfants issus de familles les moins diplômées passent davantage de temps devant les écrans, avec 72 % des 3-5 ans dépassant 1 heure en moyenne d’écran quotidien contre 35 % dans les familles les plus diplômées.

Quel est l’état des lieux de l’exposition des enfants de moins de 12 ans aux écrans en France ? Santé publique France a publié ce jeudi une synthèse inédite concernant l’exposition aux écrans des enfants de 3 à 11 ans scolarisés en maternelle et en élémentaire en France hexagonale, basée sur les données de l’enquête Enabee (Étude nationale sur le bien-être des enfants).

Les résultats, fondés sur des chiffres de 2022, contribuent à « renseigner le poids de l’utilisation des écrans par les enfants et confirment l’importance des actions de prévention et de soutien à la parentalité ». Pratiquement tous les enfants de 3 à 11 ans sont exposés à au moins un type d’écran, et le temps d’exposition augmente avec l’âge.

### L’écran le plus présent dans le quotidien : la télévision

Selon les données recueillies en 2022, presque tous les enfants de 3 à 11 ans passent régulièrement du temps devant les écrans, principalement la télévision. Ce temps augmente avec l’âge, passant d’une moyenne de 1h22 par jour chez les 3-5 ans à 2h33 chez les 9-11 ans, selon Santé publique France. Cette durée double les jours sans école.

La présence d’un écran dans la chambre devient de plus en plus courante avec l’âge : d’abord la télévision, ensuite les consoles et les tablettes. Bien que la possession personnelle d’un smartphone reste rare avant 6 ans, 15 % des enfants de cet âge possèdent déjà une tablette. Près d’un enfant sur deux de 11 ans (scolarisé en élémentaire) a un smartphone avant d’entrer au collège. Après l’école élémentaire, l’usage varie selon le sexe : les garçons privilégient les consoles de jeux, tandis que les filles se tournent davantage vers le smartphone à partir de 9 ans.

### Les enfants des familles les moins diplômées davantage exposées

Les enfants issus de familles moins diplômées passent plus de temps devant les écrans et sont plus souvent équipés d’appareils personnels ou disposent d’un écran dans leur chambre. Parmi les 3-5 ans, 72 % dépassent en moyenne 1 heure d’écran quotidien dans les familles les moins diplômées, contre 35 % dans les familles les plus diplômées. Pour les 6-8 ans, 55 % dépassent 2 heures d’écran quotidiennes en moyenne dans les familles les moins diplômées (contre 20 % dans les autres). Pour les 9-11 ans, ces proportions de plus de 2 heures d’écran quotidiennes sont de 73 % et 39 %.

Ces différences, observées dès la maternelle et se maintenant avec l’âge, soulignent la nécessité de renforcer les actions de promotion et de prévention en tenant compte des inégalités sociales.

### 5 à 9 % des parents, selon l’âge, ne limitent « jamais » ces contenus

L’accès aux réseaux sociaux concerne moins de 2 % des 3-5 ans, mais atteint 25 % des 9-11 ans (30 % chez les filles), alors qu’en France, l’âge minimum pour s’inscrire sur les réseaux sociaux est fixé à 13 ans. Près de 2,4 % des enfants de 6-8 ans et environ 5 % des 9-11 ans ayant accès aux réseaux sociaux auraient subi des moqueries ou des humiliations.

De manière générale, bien que la grande majorité des parents (9 sur 10) déclare encadrer le temps d’usage des écrans, le contrôle des contenus visionnés reste plus limité et tend à diminuer à mesure que l’enfant grandit. En effet, même si neuf parents sur dix limitent « toujours » ou « souvent » le temps d’écran de leur enfant, le contrôle des contenus diminue avec l’âge : 52 % des parents d’enfants de 3-5 ans, 45 % de ceux de 6-8 ans et 36 % de ceux de 9-11 ans déclarent empêcher « souvent » leurs enfants de consulter certains contenus. Néanmoins, 5 à 9 % des parents, selon l’âge, ne limitent « jamais » ces contenus.

« Cette étude nationale sur le temps d’écran des enfants de 3 à 11 ans en 2022 révèle des inégalités sociales persistantes, avec un temps d’écran accru dès le plus jeune âge dans les milieux moins favorisés, soulignant l’urgence d’agir collectivement pour réduire ces disparités », conclut le Dr Caroline Semaille, Directrice générale de Santé publique France.