High-tech

Bruxelles n’a « absolument aucune intention » de laisser Apple régner en Europe

Apple a demandé à l’Union européenne d’abroger un de ses textes fondateurs sur la régulation du numérique. Thomas Régnier, porte-parole pour la souveraineté numérique au sein de l’UE, a déclaré sur LinkedIn n’avoir « absolument aucune intention » de laisser tomber le Digital Markets Act (DMA).

Suite à un courrier ferme envoyé à la Commission européenne par Apple hier, voici la réponse de Bruxelles, qui cible à son tour la marque et porte atteinte à son image.
Source : Alexandre Lallemand via Unsplash

Cette situation était attendue. Alors qu’Apple a demandé explicitement à l’Union européenne d’abroger l’un de ses textes fondateurs sur la régulation du numérique, l’équipe d’Ursula Von der Leyen a écarté les espoirs de la firme en affirmant clairement qu’il n’appartenait pas à une entreprise privée comme Apple d’imposer ses volonté sur le Vieux Continent.

Comme l’ont rapporté Politico et France 24, Thomas Régnier, porte-parole pour la souveraineté numérique au sein de l’UE, a déclaré sur LinkedIn n’avoir « absolument aucune intention » de laisser de côté le Digital Markets Act (DMA), à l’origine des conflits entre les deux parties.

Guerre ouverte

« Apple a attaqué chaque point du DMA depuis sa mise en application », explique le représentant bruxellois, qui ne cache pas être « pas surpris » par l’attaque de la société. « Nous avons de sérieux doutes sur la conformité d’Apple avec le DMA », ajoute le porte-parole. Après une première affaire qui a conduit à une amende de 500 millions d’euros en avril dernier, une deuxième (concernant le téléchargement d’applications depuis des sources tierces) est toujours en attente, et « toutes les possibilités restent d’actualité », prévient discrètement Thomas Régnier.

Selon Bruxelles, les équipes européennes ont tenté d’assister la firme à la pomme pour qu’elle respecte l’esprit du DMA, allant même jusqu’à « détailler la manière dont elle pourrait se conformer à ses obligations d’interopérabilité ». Malgré cela, « deux mois plus tard, ils nous demandent finalement de tout jeter à la poubelle », s’agace Thomas Régnier. Cette version contredit celle d’Apple qui affirme « dédier des milliers d’heures de travail pour développer des fonctionnalités qui répondent aux lois européennes ».

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Les nouveaux AirPods ne sont pas dotés de la traduction instantanée à cause des règles européennes avance Apple // Crédit : Apple

Alors que la guerre de communication est manifestement engagée, Bruxelles ajoute que l’UE « continuera d’appliquer le DMA en toute indépendance, se basant sur des faits et non sur des déclarations ». Une manière de rassurer ceux qui craignaient que l’UE ne se plie aux menaces de Donald Trump.

Des histoires de gros sous

Derrière les obligations européennes se cachent pour Apple et Bruxelles des enjeux financiers majeurs. Selon le fabricant d’iPhone, « des entreprises déjà bien établies tordent la loi pour satisfaire leurs propres besoins […] ou pour bénéficier gratuitement des technologies d’Apple. »

Pour aller plus loin
Forcé de s’ouvrir à la concurrence, Apple accuse les « bureaucrates de Bruxelles » de casser la « magie » de son écosystème.

Un sentiment que partage Thomas Régnier, qui cible directement Apple. « Nous comprenons qu’une entreprise doit protéger ses profits à tout prix, mais ce n’est pas le but du Digital Markets Act », conclut le porte-parole. Cela remet en lumière les relations complexes entre Apple et l’UE.


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