Français retenus en Iran : la sœur de Cécile Kohler reste « prudente » sur une libération éventuelle

La sœur de Cécile Kohler a déclaré que rien n’est joué tant qu’elle et Jacques Paris ne sont pas dans l’avion en dehors de l’espace aérien iranien. Cécile Kohler et Jacques Paris, arrêtés le 7 mai 2022, encourent la peine de mort pour espionnage au profit du Mossad.

La sœur de Cécile Kohler, emprisonnée en Iran depuis 2022, a déclaré jeudi rester « prudente » malgré un « premier signe positif depuis trois ans et demi ». Elle a fait cette déclaration en réaction aux propos du président Emmanuel Macron, tenus la veille sur France 24, concernant une « perspective solide » pour la libération de détenus français. « On sait que rien n’est joué tant qu’ils ne sont pas dans l’avion en dehors de l’espace aérien iranien », a estimé Noémie Kohler.

« On n’a aucune certitude qu’il s’agisse bien de Cécile et Jacques, on est dans le flou total », a-t-elle ajouté, en référence à un autre ressortissant détenu en Iran, Lennart Monterlos. Ce Franco-Allemand de 19 ans a été arrêté en juin pendant la brève guerre entre l’Iran et Israël, alors qu’il effectuait un voyage à vélo entre l’Europe et l’Asie.

Le 11 septembre, le ministre iranien des Affaires étrangères, Abbas Araghchi, a annoncé qu’un accord pour échanger des prisonniers français en Iran contre une femme iranienne détenue en France était en « phase finale ». Cet échange concerne Mahdieh Esfandiari, arrêtée en février pour avoir fait la promotion du terrorisme sur les réseaux sociaux.

Un autre signe potentiel d’évolution dans ce dossier est que la Cour internationale de justice a indiqué jeudi à La Haye avoir, à la demande de la France, abandonné le dossier opposant Paris à Téhéran concernant la détention des deux ressortissants français. La France avait déposé en mai une requête contre l’Iran, considérant que Cécile Kohler et Jacques Paris étaient « retenus comme otages d’Etat ». « On a demandé des clarifications aux autorités françaises, on est toujours dans l’attente. Tant qu’on n’a pas plus d’informations, on essaie de ne pas tirer de conclusions » sur le retrait de la plainte française, a précisé Noémie Kohler.

Noémie Kohler s’est exprimée à Paris avant un rassemblement prévu dans plusieurs villes, à l’occasion du 41e anniversaire de la professeure de lettres. Elle est détenue avec son compagnon Jacques Paris, enseignant retraité de 72 ans. Tous deux ont été arrêtés le 7 mai 2022, au dernier jour d’un voyage touristique en Iran. Ils sont accusés d’espionnage pour le Mossad, le renseignement extérieur israélien, et encourent la peine de mort.

Le dernier contact téléphonique de Cécile Kohler et Jacques Paris avec leurs proches remonte au 13 septembre. « Ils étaient à bout de forces, profondément traumatisés par les derniers mois ». Ils venaient d’être transférés de la prison d’Evine, à Téhéran, vers un lieu inconnu, après des frappes israéliennes en juin.