Tunisie

60 % de l’île de Kerkennah menacée de disparition

Plus de 60 % de l’île de Kerkennah pourraient disparaître d’ici la fin du siècle à cause des changements climatiques, a alerté ce jeudi Hamdi Hachad, expert en climat. “L’adaptation nécessitera d’importants moyens financiers, des ressources techniques et technologiques, ainsi qu’une implication forte de l’État pour protéger les zones habitées et limiter les impacts du changement climatique”, a souligné Hachad.


Plus de 60 % de l’île de Kerkennah pourraient disparaître d’ici la fin du siècle en raison des changements climatiques, a alerté ce jeudi Hamdi Hachad, expert en climat, lors d’un atelier international dédié à la préservation du patrimoine naturel et culturel de l’archipel. Selon Hachad, Kerkennah présente tous les facteurs de vulnérabilité climatique : élévation du niveau de la mer, rareté des ressources en eau, sécheresse accrue, hausse des températures et de l’humidité, érosion côtière, salinisation des sols, inondations et baisse des précipitations. “Ces phénomènes ont déjà un impact visible sur la biodiversité marine, la pêche traditionnelle et les modes d’agriculture durable, menaçant ainsi l’équilibre écologique et économique de l’île”, a-t-il précisé.

Une menace sur la biodiversité et les traditions locales

La montée des eaux affecte les terres émergées, accélérant l’érosion du littoral et provoquant la salinisation des sols, ce qui compromet la végétation et les activités agricoles locales. En parallèle, la faune marine et aviaire est menacée, tandis que de nouvelles espèces apparaissent, perturbant les écosystèmes établis. L’expert met également en garde contre la perte du patrimoine culturel immatériel, notamment celui lié à la pêche artisanale, un véritable pilier de l’identité de Kerkennah. Les pratiques traditionnelles, les savoir-faire ancestraux et la culture maritime risquent ainsi de disparaître si des mesures d’adaptation ne sont pas mises en œuvre rapidement.

Une adaptation coûteuse et complexe

“L’adaptation nécessitera d’importants moyens financiers, des ressources techniques et technologiques, ainsi qu’une implication forte de l’État pour protéger les zones habitées et limiter les impacts du changement climatique”, a souligné Hachad. Il appelle également à un changement culturel, afin que les habitants de l’île puissent accepter, comprendre et s’adapter aux transformations profondes qui affecteront leur mode de vie. L’atelier international organisé à Kerkennah sur le thème « Protégeons le patrimoine de Kerkennah face aux changements climatiques » réunit des chercheurs, experts et universitaires de divers domaines, tels que l’environnement, le climat, la biodiversité et le patrimoine. L’objectif est de présenter les manifestations actuelles des changements climatiques, de proposer des scénarios d’adaptation et de favoriser la mobilisation locale et institutionnelle.