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Etats-Unis : L’ivermectine n’est toujours pas autorisée contre le Covid-19

L’ivermectine, médicament majoritairement utilisé pour traiter des animaux, est autorisée sur ordonnance en France uniquement pour traiter la présence de certains parasites. Le 17 septembre, le gouverneur du Texas a promulgué une loi autorisant la vente de l’ivermectine sans ordonnance, qui entrera en vigueur le 4 décembre.

Et si Didier Raoult avait finalement raison ? Un des traitements qu’il avait testé pour le Covid-19 vient d’être approuvé aux États-Unis, selon des internautes. « Le Texas est officiellement devenu le 5e État du pays à rendre l’ivermectine disponible sans ordonnance ! », indique l’un d’eux.

« La vérité est enfin rétablie, ils vont pouvoir l’utiliser contre le Covid pendant qu’en France on continue de nous injecter ce vaccin tueur », écrit un autre. Même la plus haute autorité sanitaire américaine certifierait son utilité. « La FDA dit maintenant qu’il est possible de prendre de l’ivermectine si vous avez la Covid », déclare une association de victimes d’effets secondaires suite aux injections Covid.

Cette même autorité qui avait, durant la pandémie, tourné en dérision ceux qui pensaient que l’ivermectine pouvait prévenir ou traiter le virus. « Vous n’êtes pas un cheval. Vous n’êtes pas une vache. Sérieusement, arrêtez », avait-elle déclaré en 2021. Quelle est la réalité de cette autorisation de vente d’ivermectine ?

FAKE OFF

Malgré cette « recherche » controversée, même le Pr Raoult avait reconnu que « l’ivermectine donne des résultats nettement moins significatifs que l’hydroxychloroquine ». Un aveu important, puisque ce dernier médicament n’a pas non plus prouvé son efficacité contre la pandémie.

En France, l’ivermectine est autorisée uniquement sur ordonnance et sert à traiter certains parasites. Elle est prescrite notamment pour lutter contre la gale, ainsi que pour certaines infestations du sang et de l’intestin. Elle n’a donc rien à voir avec le Covid-19.

Un traitement contre les parasites, majoritairement utilisé pour les animaux

Aux États-Unis, la Food and Drug Administration (FDA), autorité en charge du contrôle des médicaments et des vaccins, n’a pas approuvé l’utilisation de l’ivermectine pour traiter le Covid-19, contrairement à ce qu’affirment certains internautes.

Dans le pays, le médicament est principalement utilisé pour traiter des animaux tels que les chevaux, les vaches et les ânes. Cependant, tout comme en France, son usage peut être étendu aux humains. La FDA déclare : « Les comprimés d’ivermectine sont approuvés à des doses spécifiques pour traiter certains vers parasites. » Une ordonnance est requise pour s’en procurer.

D’où viennent donc les affirmations des internautes concernant l’autorisation de l’ivermectine ? Eh bien, aux États-Unis, la législation peut varier d’un État à l’autre. Le 17 septembre, le gouverneur du Texas a effectivement promulgué une loi autorisant la vente du médicament sans ordonnance.

Cependant, l’ivermectine ne sera pas disponible en libre-service. Elle sera placée derrière le comptoir et accessible sur demande, comme plusieurs autres médicaments dans l’État. Comme l’ont mentionné certains internautes, cette loi entrera en vigueur le 4 décembre au Texas.

Un libre accès qui soulève des inquiétudes

Pour justifier cette nouvelle loi : l’accès parfois difficile à un médecin. « Il est absolument essentiel pour nos communautés rurales – et beaucoup de personnes vivant en milieu urbain n’ont pas la possibilité de consulter leur médecin – d’avoir un meilleur accès à leur pharmacien qu’à leur professionnel de santé », a déclaré Joanne Shofner, à l’origine de cette loi, le 27 août à la Chambre des représentants.

Le Texas deviendra ainsi le 5e État à autoriser la vente de l’ivermectine sans ordonnance, après le Tennessee, l’Idaho, l’Arkansas et la Louisiane. Contrairement à l’interprétation de certains internautes français, il ne s’agit pas de textes recommandant son utilisation contre le Covid-19.

Pourtant, la « liberté médicale » défendue par les lois adoptées dans ces cinq États inquiète les médecins locaux. Ce terme a été largement employé durant la pandémie, notamment par les détracteurs du vaccin, qui cherchaient à propager l’idée que l’ivermectine pourrait traiter le virus. De nombreuses personnes avaient alors cherché à s’en procurer. Maintenant que le médicament est en accès libre, il est fort probable que certains l’utilisent au-delà des recommandations médicales.