L’acidification des océans ne respecte plus la 7e limite planétaire.
Le concept de limites planétaires, développé en 2009, inclut neuf seuils au-delà desquels les équilibres naturels terrestres pourraient être déstabilisés. En 2023, six de ces limites étaient déjà franchies, tandis que seules deux n’ont pas été franchies, celles concernant la couche d’ozone et les aérosols atmosphériques.
Le concept de limites planétaires a été élaboré en 2009 par une équipe internationale de chercheurs. Cela repose sur neuf seuils (changement climatique, érosion de la biodiversité, perturbation des cycles de l’azote et du phosphore, changement d’utilisation des sols, cycle de l’eau douce, acidification des océans, pollution chimique, aérosols atmosphériques et réduction de la couche d’ozone) au-delà desquels les équilibres naturels de la Terre pourraient être perturbés, rendant les conditions de vie défavorables à l’humanité.
Selon le dernier rapport du PIK, six de ces limites étaient déjà dépassées en 2023, et une septième l’est désormais aussi. Ainsi, seules deux limites planétaires n’ont pas été franchies, concernant la couche d’ozone et les aérosols atmosphériques. L’acidification des océans, qui agissent en tant que puits de carbone, est liée à l’absorption de dioxyde de carbone (CO2) émis par la combustion des énergies fossiles.
En ce qui concerne ces océans, en absorbant du CO2, l’eau de mer voit son pH diminuer, devenant nocive pour de nombreux organismes tels que les coraux, les coquillages et le plancton. Cela affecte finalement toute la chaîne alimentaire marine. Depuis la révolution industrielle, le pH des océans a baissé de 0,1 unité, entraînant une hausse de 30 à 40 % de l’acidité, selon l’Institut de Potsdam, qui indique que le niveau d’acidification est désormais « au-delà de ce qui est considéré comme sûr pour la vie marine. »
Les papillons de mer, de minuscules gastéropodes marins, présentent déjà des signes d’atteinte à leur coquille, et leur déclin impacte l’ensemble des chaînes alimentaires, avec des répercussions négatives sur la pêche et les populations humaines qui en dépendent. Levke Caesar, co-autrice de l’étude, résume : « Le mouvement que nous observons va dans la mauvaise direction. » Elle avertit : « L’océan devient plus acide, les niveaux d’oxygène chutent et les vagues de chaleur marines augmentent. Cela accentue la pression sur un système vital pour stabiliser les conditions de vie sur Terre. »
Les auteurs du rapport soulignent que les limites planétaires sont interconnectées. Ils affirment qu’il est urgent d’agir pour redresser la situation, en adoptant une approche « holistique » et en favorisant des collaborations afin de trouver des solutions dans tous les secteurs, similaire à ce qui a été réalisé pour le problème de la couche d’ozone.

