Le Mont d’Or : un plaisir savoureux mais pas quotidiennement bénéfique.
Le Mont d’Or est fabriqué du 15 août au 15 mars et est commercialisé du 10 septembre au 10 mai. En 2024, la consommation de Mont d’Or est en hausse de plus de 3 % par rapport à l’année précédente.
Tous les Français ressentent le froid et les envies de salades ont disparu. Il est donc temps de faire fondre divers fromages. Le Mont d’Or est le fromage emblématique de l’hiver : doux et fondant, certains le dégustent même à la petite cuillère, ou sous forme de fondue en plongeant des pommes de terre et du pain dans cette charmante boîte.
L’attrait de ce fromage, en plus de son goût, réside dans le fait qu’il n’est pas disponible toute l’année chez les fromagers ou dans les magasins. Il est fabriqué du 15 août au 15 mars pour être ensuite commercialisé du 10 septembre au 10 mai. Pendant plusieurs mois, les dix producteurs de Mont d’Or AOP transforment plus de 30 millions de litres de lait pour vendre environ neuf millions de boîtes, qui seront toutes consommées. La consommation du fromage est en augmentation, avec plus de 3 % en 2024 par rapport à l’année précédente.
Si certains essaient de retarder leur première dégustation de fromage chaud pour prolonger l’été, d’autres ne se privent pas de se faire plaisir dès la fin août. « Pour moi, la grande tendance, c’est surtout le fromage fondu », note Pierre Coulon, fromager et crémier à la laiterie de Paris. « Les gens commencent de plus en plus tôt à acheter du fromage pour le faire fondre, que ce soit pour les raclettes, les fondues ou le Mont d’Or. Dès fin août, on m’a acheté de la raclette… »
Le professionnel vient de commander les premiers fromages entourés de leurs cercles en bois et souligne que les Français les consomment de diverses manières. « Chez les gens avec un bon pouvoir d’achat ou chez les Francs-Comtois, le Mont d’Or se mange cru, à la cuillère. C’est la grande distribution qui a lancé ce fromage au four dans les années 1980. Je me souviens de ma maman qui revenait avec son fromage acheté chez Intermarché, avec des conseils pour le cuisiner », sourit le fromager, également professeur. En plus des tendances, cet engouement pour le Mont d’Or peut s’expliquer par le fait que, contrairement aux autres fromages, celui-ci aurait de multiples bienfaits sous certaines conditions.
Comparé à ses homologues comme la raclette, le comté, l’emmental et l’abondance, le Mont d’Or est l’un des fromages « les moins gras. Il contient beaucoup plus d’eau que si vous faites une fondue avec des pâtes pressées cuites », explique Pierre Coulon. C’est aussi une source importante de calcium et de phosphore, deux alliés essentiels pour des os solides et des dents robustes. Une portion de ce fromage crémeux couvre une belle partie des besoins quotidiens en calcium.
Le fromage est riche en vitamine B12, essentielle pour le système nerveux et pour maintenir de l’énergie, ainsi qu’en vitamine A, un puissant antioxydant qui aide à lutter contre le vieillissement cellulaire et joue un rôle majeur dans la qualité de la vision. « Après, on ne mange pas un kiwi. Si les gens veulent des vitamines, qu’ils mangent des fruits et des fruits secs. Dans l’univers du fromage, on mange du fromage », s’amuse le spécialiste, qui ajoute une nuance importante : « Le fromage, quand il est cru, a un super intérêt nutritionnel en probiotiques. Quand il est cuit, on a juste un intérêt nutritionnel en matières grasses… » Donc, en l’absence de kiwi, sortez votre Mont d’Or du four et dégustez-le cru.

