Snapdragon 8 Elite Gen 5 : puce des meilleurs smartphones en 2026

Le Snapdragon 8 Elite Gen 5 est présenté par Qualcomm comme une puce haut de gamme gravée en 3 nm, avec des gains de performances variant entre 20 et presque 40%. Le modem X85 intégré, successeur du X80, améliore la vitesse de téléchargement maximale théorique à 12,5 Gbit/s, tout en étant compatible avec les signaux de deux SIM 5G pour augmenter les débits.

Si la nouvelle puce haut de gamme de Qualcomm reste gravée en 3 nm, les évolutions architecturales entraînent des gains de performances allant de 20 à près de 40 %.

Ne l’appelez pas Snapdragon 8 Elite 2 ! Après l’introduction du suffixe Elite l’an dernier, Qualcomm fusionne cette année ses dénominations « Gen » et « Elite » pour donner naissance au Snapdragon 8 Elite Gen 5 (après le Snapdragon 8 Gen 3, le 8 Elite étant virtuellement la Gen 4).

Cette cinquième génération de puce mobile vise à perpétuer l’héritage de ses prédécesseurs, à savoir rester la puce emblématique des terminaux Android haut de gamme de 2026.

Cependant, la tâche se complique, car son concurrent MediaTek propose désormais les Dimensity 9000 (avec le 9500 comme dernier modèle), une série de puces capable de rivaliser avec Qualcomm dans ce segment.

### Oryon de troisième génération

Élément clé qui a permis au Snapdragon 8 Elite de l’an dernier de conserver son avance en matière de performances, son processeur – la partie de la puce qui fait fonctionner le système Android – est baptisé Oryon. Ce CPU, développé en interne, est initialement conçu pour l’univers des PC et arrive maintenant dans une troisième génération, optimisée pour les usages mobiles.

Dans le segment premium, la quête de puissance est toujours d’actualité. Parmi les huit cœurs CPU, six d’entre eux, dits « performance cores », peuvent atteindre 3,62 GHz. Les deux cœurs les plus puissants, les « Prime Cores », peuvent quant à eux grimper jusqu’à 4,6 GHz, un record dans le domaine des CPU mobiles.

Cette montée en fréquence et les améliorations internes (cache à très basse latence, ajout d’extensions matricielles hardware, etc.) permettent à ce composant de revendiquer 20 % de performances supplémentaires par rapport à la génération précédente. C’est une belle avancée sachant que la finesse de gravure demeure stable, puisque TSMC N3P (appelé abusivement 3 nm) est utilisé.

Mais si vous estimez que +20 % représente une belle performance à gravure inchangée, attendez de découvrir les évolutions au niveau du GPU (processeur graphique) et du NPU (processeur neuronal dédié à l’IA).

### Un GPU et un NPU peaufinés

Concernant le GPU, la nouvelle partie graphique développée par Qualcomm conserve le nom Adreno, sans numéro de série, ce qui peut être source de confusion. Bien que la gravure reste identique, le GPU a été entièrement remanié. Selon nos informations, le nombre d’unités de calcul demeure le même, mais elles bénéficient désormais d’une augmentation de la mémoire interne (18 Mo au lieu de 12 Mo) ainsi que d’un lien direct avec le NPU.

En libérant le bus mémoire et en évitant de passer par le CPU pour s’adresser au NPU, ce nouveau GPU promet des performances supérieures jusqu’à 23 %.

Cependant, le principal accroissement de performances se situe du côté de la puce neuronale. Le Snapdragon 8 Elite Gen 5 revendique jusqu’à 37 % de performances supplémentaires par rapport à la génération précédente. Ce surplus de puissance, non précisé par Qualcomm, n’est pas nécessaire pour les tâches habituelles, mais vise à accompagner la montée en puissance des « agents IA ».

### L’IA agentique

L’an dernier, Qualcomm avait déjà mis en avant la possibilité d’exécuter des LLM (grands modèles de langage IA) localement. En 2025, le matériel peut désormais compter sur plus de modèles et des avancées logicielles. Nous avons ainsi des modèles plus petits comme Llama 3.2-1B ou Gemma-3-1B, et des micromodèles comme Microsoft Bitnet b1.58bit, très légers (400 Mo) et à faible précision (1 bit).

Ces modèles seront de plus en plus intégrés dans les applications et même dans le système d’exploitation. Leur légèreté et leur précision accrue impliquent que les puces SoC des smartphones devront être capables d’exécuter un grand nombre d’entre elles à l’avenir, les « agents IA » étant destinés à analyser en temps réel les données et les besoins des utilisateurs.

Qualcomm souligne que tout ceci sera exécuté uniquement sur le smartphone pour préserver la vie privée des utilisateurs, une garantie souvent compromise lorsque ces modèles sont traités dans le cloud.

### Vidéo : IA en temps réel et nouveau codec

Si l’IA agentique est un sujet central dans les smartphones, les algorithmes IA ont aussi évolué dans le traitement de l’image. Le bloc qui gère ces tâches dans un SoC mobile est l’ISP, ou processeur de signal d’image. Celui du Snapdragon 8 Elite Gen 5 est très avancé, car il utilise la puissance du GPU, du CPU et surtout du NPU pour dépasser les limites actuelles.

Pour cela, l’ISP Spectra intégré utilise un nouveau pipeline dédié à la vidéo computationnelle. Cela signifie que ce flux d’enregistrement vidéo ne se limite plus à l’absorption et à la compression des pixels. Il exécute désormais, en temps réel, des algorithmes IA de traitement de l’image, permettant d’extraire des images fixes de séquences animées sans la perte de qualité due à la compression classique.

Le défi dans un flux vidéo traditionnel est que les images ne sont pas capturées entièrement. Une part significative des trames ne contient que les changements par rapport à d’autres. L’ISP permet d’aborder chaque trame comme une image complète, ce qui améliore considérablement la qualité des arrêts sur image.

De plus, cette puissance accrue permet d’introduire un nouveau codec : l’APV, pour Advanced Professional Video. Ce codec offre non seulement une meilleure qualité de compression (jusqu’à 20 % de gain par rapport à l’HEVC), mais également un gain de qualité et de flexibilité significatif, en étant capable de coder chaque trame telle une image complète. Ainsi, son rendu est comparable à celui des codecs professionnels, facilitant l’étalonnage des couleurs.

Qualcomm vise donc à rivaliser avec Apple et son célèbre codec Apple ProRes.

### Modem peaufiné

Le modem, bien que souvent négligé, est un élément fondamental d’un smartphone et constitue l’expertise phare de Qualcomm. Le X85, intégré au Snapdragon 8 Elite Gen 5, succède au X80 du SoC précédent et représente une amélioration itérative.

Les bénéfices incluent une vitesse de téléchargement maximale théorique portée à 12,5 Gbit/s contre 10 Gbit/s pour le X80, avec la capacité d’utiliser le signal de deux SIM 5G pour améliorer les débits. L’accélérateur IA intégré devrait améliorer la stabilité de la connexion tout en préservant l’autonomie de la batterie.

Compatible avec Wi-Fi 7, Bluetooth 6 et UWB, ce modem intègre le meilleur disponible actuellement. Toutefois, à moins d’être dans un lieu très bien couvert en antennes 5G, les utilisateurs ne bénéficieront pas de ces performances maximales. Le véritable avantage perceptible devrait se situer dans une connexion plus stable lors du passage d’une antenne à une autre et une autonomie de batterie améliorée face à une 5G encore énergivore.

### Toute l’industrie derrière Qualcomm

Bien que Qualcomm ne présente pour l’instant que des prototypes de test, de nombreuses marques du monde Android devraient dévoiler des appareils embarquant sa nouvelle puce.

Avec des acteurs comme Oppo, qui avait dévoilé des flagship utilisant MediaTek l’an dernier, la confrontation entre Qualcomm et le taïwanais MediaTek est inévitable. Bien que MediaTek parte de loin dans le segment haut de gamme, il affiche une croissance de plus de 350 % en trois ans.

Qualcomm a donc fait un point d’honneur à mentionner tous les partenaires prévoyant d’intégrer son Snapdragon 8 Elite Gen 5 : Honor, iQOO, Nubia, OnePlus, OPPO, POCO, realme, REDMI, RedMagic, ROG, Samsung, Sony, vivo, Xiaomi et ZTE. Cela regroupe presque tous les grands acteurs du secteur Android, à l’exception de Huawei et Google.

Ces marques pourraient annoncer leurs terminaux dans les jours à venir.