Maroc

Dembélé couronné, le Maroc conserve son Lion d’or !

Le traitement réservé à Achraf Hakimi dans la course au Ballon d’or illustre une volonté de dénigrer certains joueurs, notamment ceux issus du monde arabe ou africain. Hakimi est considéré comme l’un des artisans les plus réguliers de l’épopée du Paris Saint-Germain, tant en championnat de Ligue 1 que dans les confrontations européennes.


Parler de football alors que les rues de Gaza sont ensanglantées, qu’une armée tue, affame et traque des centaines de milliers de civils simplement parce qu’ils sont Palestiniens peut sembler futile et presque indécent. Pourtant, ce contraste entre l’horreur extrême et la banalité des divertissements met en lumière une réalité : l’influence d’un Occident orgueilleux, injuste et profondément hypocrite.

Le sport, loin d’être neutre, reflète et amplifie ces dynamiques de domination. Le traitement réservé à Achraf Hakimi dans la course au Ballon d’or illustre cette tendance à dévaloriser l’autre, en particulier lorsqu’il est Arabe ou Africain. Mon propos peut sembler excessif, mais il met en évidence une réalité troublante : les hiérarchies symboliques et les discriminations s’étendent bien au-delà des terrains de jeu.

Hakimi est sans doute l’un des piliers les plus constants de l’épopée du Paris Saint-Germain, que ce soit en Ligue 1 ou lors des compétitions européennes. Sa régularité, sa polyvalence et son rôle déterminant auraient dû lui valoir une plus grande reconnaissance dans les classements individuels. Cependant, comme souvent, l’évaluation se fait à travers un prisme biaisé, où la performance de certains joueurs d’Afrique ou du monde arabe est minimisée, tandis que celle d’autres, issus des grandes nations footballistiques occidentales ou sud-américaines, est exagérée.

Les affaires judiciaires, qui émergent de manière opportuniste à quelques jours du vote, le soutien explicite du staff parisien à Dembélé ainsi qu’un fort appui des médias français ont, en réalité, influencé le choix du Ballon d’or. Dembélé mérite son prix : son talent est indéniable et sa saison, remarquable. Pourtant, il est clair que sans la maîtrise d’Achraf Hakimi, sa régularité, son engagement défensif et son efficacité match après match, l’attaquant parisien aurait été beaucoup moins en avant.

Félicitons donc le lauréat en toute sportivité. Toutefois, il est également nécessaire d’adresser un message fort à Hakimi : au-delà d’un trophée qui lui échappe, il porte sur ses épaules les espoirs et la fierté de quarante millions de Marocains qui lui attribuent, sincèrement, un « Lion d’or ».

Hakimi est un symbole non seulement pour le Maroc ou l’Afrique, mais pour tous ceux qui s’opposent à l’injustice et à la partialité. Deux éléments qui continuent à définir les récits dominants, qu’il s’agisse de ballons… ou de balles réelles. Peut-être que la meilleure réponse qu’Achraf puisse donner à ses détracteurs est de conduire les Lions de l’Atlas vers un titre continental : remporter la Coupe d’Afrique des nations et inscrire, à nouveau, son nom dans l’histoire.

**Par Mohamed Lmoubariki**