France

Budget 2026 : Mobilisation annoncée le 2 octobre, aucune réponse claire de Matignon.

L’intersyndicale a estimé mercredi, après près de deux heures et demie d’entretien à Matignon, que le Premier ministre, Sébastien Lecornu, n’avait apporté « aucune réponse claire » sur leurs revendications et annoncé une nouvelle journée de mobilisation le 2 octobre. Le patron du Medef, Patrick Martin, dénonce les « théories dangereuses pour nos entreprises » qui alimentent le débat, comme la taxe Zucman.


Nouvel interlocuteur, mais même impasse. L’intersyndicale a déclaré mercredi, après près de deux heures et demie de discussion à Matignon, que le Premier ministre, Sébastien Lecornu, n’avait fourni « aucune réponse claire » à leurs revendications et a annoncé une nouvelle journée de mobilisation le 2 octobre.

« Le Premier ministre n’a apporté aucune réponse claire aux attentes des travailleurs et des travailleuses », a déploré au nom de l’intersyndicale Marylise Léon, la dirigeante de la CFDT.

Toujours sans gouvernement et en quête d’un compromis, notamment avec les socialistes pour faire adopter un budget, le Premier ministre a reçu l’ensemble de l’intersyndicale (CFDT, CGT, FO, CFE-CGC, CFTC, Unsa, FSU et Solidaires), en présence des ministres démissionnaires Catherine Vautrin (Travail, Santé et Solidarités), Astrid Panosyan-Bouvet (Travail et Emploi) et Laurent Marcangeli (Fonction publique).

### « J’aurais été plus efficace à préparer des banderoles »

Arrivés ensemble à Matignon, les syndicats en sont ressortis ensemble pour exprimer leur mécontentement. Ils ont annoncé une nouvelle journée de grèves et de mobilisation le 2 octobre, une date qui doit encore être confirmée mercredi en fin de journée par l’intersyndicale.

Seul potentiel motif de satisfaction, l’abandon d’une nouvelle réforme de l’assurance chômage semble « bien parti », a indiqué Marylise Léon. En revanche, ce n’est pas le cas du doublement des franchises médicales ou de la suppression de 3.000 postes de fonctionnaires, et Sébastien Lecornu n’a donné « aucun élément précis » sur la justice fiscale, a regretté Sophie Binet. La numéro 1 de la CGT a critiqué « deux heures de langue de bois », lançant : « J’aurais été plus efficace à préparer des banderoles ».

Concernant la réforme des retraites de 2023, qui est un point central des revendications syndicales, Marylise Léon a déploré que « ça fait partie des sujets qui ont été le moins clairs ». Il n’a pas mentionné une éventuelle suspension, a regretté Sophie Binet.

### « Le plus faible Premier Ministre de la Ve République »

Depuis son arrivée à Matignon, où il avait promis des « ruptures » sur le fond, le Premier ministre a déjà rencontré les organisations représentatives une à une. À l’issue de la journée de grève et des manifestations du 18 septembre, il avait invité les syndicats à revenir le voir. Mercredi, il recevra de nouveau les organisations patronales à 14h30.

Le président du Medef, Patrick Martin, a dénoncé les « théories dangereuses pour nos entreprises » qui alimentent le débat, comme la taxe Zucman. Il a annoncé mardi un « énorme meeting » dans les jours à venir.

Avant sa rencontre avec les syndicats, le chef du gouvernement avait peu communiqué sur ses intentions. Mardi, il avait reçu, pour la troisième fois, les partis de sa base commune du centre et de la droite, qu’il souhaite rassembler avant de tenter un compromis avec le PS.

Selon deux sources syndicales, Sébastien Lecornu a confié mercredi qu’il était « le plus faible Premier Ministre de la Ve République » : « Je ne suis pas Édouard Philippe, je n’ai pas 350 députés sur lesquels m’appuyer ».

Avant l’annonce d’une nouvelle mobilisation intersyndicale le 2 octobre, les dates de manifestations ont déjà été planifiées. Jeudi, des organisations de jeunesse appellent à se mobiliser « dans la continuité » des 10 et 18 septembre et contre le manque de moyens des universités. Vendredi, les agriculteurs de la FNSEA seront dans la rue pour dénoncer entre autres l’accord avec les pays du Mercosur.