Donald Trump défend sa politique anti-immigration face à l’ONU et l’Europe.
En 2018, le président américain avait suscité des rires parmi les délégués étrangers lors de l’Assemblée générale de l’ONU à New York, alors qu’en 2023, il s’est félicité d’avoir lancé un « âge d’or » de l’Amérique sans provoquer de rires. Donald Trump a déclaré que « la reconnaissance d’un Etat de Palestine constituerait une ‘récompense’ pour les ‘atrocités’ commises par le Hamas », s’opposant aux pays qui avaient reconnu un Etat palestinien.
En 2018, le discours triomphant du président américain avait provoqué des rires parmi les délégués étrangers réunis pour l’Assemblée générale de l’ONU à New York. Cette fois, le milliardaire de 79 ans a fêté avec un silence presque total le lancement d’un « âge d’or » pour l’Amérique, tout en énumérant ses succès économiques et en affirmant avoir mis fin à « sept guerres », citant divers conflits parfois anciens.
De nombreux dirigeants occidentaux n’avaient pas le cœur à rire cette fois-ci. Depuis son retour au pouvoir, Donald Trump a mené une offensive protectionniste massive, remis en question les alliances traditionnelles des États-Unis et réduit l’aide internationale.
Il a d’ailleurs critiqué l’ONU pour ne pas l’avoir soutenu dans ses efforts de paix, adoptant un ton parfois franchement sarcastique dans son allocution. « Les deux choses que j’ai eues des Nations unies, c’est un escalier mécanique défaillant et un téléprompteur défaillant », a-t-il ironisé, en faisant référence à des problèmes techniques survenus lors de son intervention au siège de l’ONU.
**Plaidoyer anti-immigration et climatosceptique adressé à l’ONU et à l’Europe**
Donald Trump a accusé l’ONU de « financer une attaque contre les pays occidentaux et leurs frontières », en faisant allusion à l’aide financière octroyée aux migrants dans le besoin. Le président américain, qui a lancé une vaste opération d’expulsion d’immigrés en situation irrégulière, a menacé les pays européens qui ne feraient pas de même en disant qu’ils iraient « en enfer ».
Il a ouvertement critiqué les pays européens pour « l’expérience ratée des frontières ouvertes », s’attaquant également au maire travailliste de Londres, Sadiq Khan, qu’il a accusé de vouloir instaurer la Charia. Une accusation qui a conduit le ministre britannique de la Santé à déclarer être « fier que Sadiq Khan soit notre maire ».
Concernant le changement climatique, Donald Trump l’a qualifié de « plus grande arnaque » jamais orchestrée au monde et a déclaré que les mesures entreprises par l’ONU et d’autres organismes « étaient erronées » et mises en place par des « personnes stupides », niant ainsi les études scientifiques sur le sujet. Il a semblé vouloir faire la leçon à la planète, abordant rapidement les nombreux conflits qui l’affligent.
**Ukraine et Gaza**
Donald Trump a déclaré que reconnaître un État de Palestine serait une « récompense » pour les « atrocités » commises par le Hamas, critiquant les pays qui avaient reconnu ou envisageaient de reconnaître un État palestinien. « Il faut que cela cesse », a-t-il affirmé à propos du conflit à Gaza, accusant le Hamas de rejeter toutes les offres raisonnables dans les négociations de paix.
Sur la guerre en Ukraine, il a affirmé qu’il aurait dû s’agir d’une « petite escarmouche rapide », ajoutant que le prolongement du conflit nuisait à l’image de la Russie. Il a aussi accusé l’Inde et la Chine d’être « les premiers soutiens financiers » de la Russie dans ce conflit, alors qu’une réunion du Conseil de sécurité est prévue pour mardi, dans un contexte de blocage des efforts diplomatiques pour mettre fin à l’invasion russe.
**Plusieurs réunions bilatérales prévues**
Donald Trump aura des entretiens bilatéraux à New York avec son homologue ukrainien Volodymyr Zelensky et avec le président argentin Javier Milei. Il organisera également une réunion avec les dirigeants de plusieurs pays musulmans (Qatar, Arabie saoudite, Indonésie, Turquie, Pakistan, Égypte, Émirats arabes unis et Jordanie).
La guerre dans la bande de Gaza sera également abordée lors d’une réunion du Conseil de sécurité de l’ONU mardi, bien qu’Israël ait exprimé sa déception de voir cette réunion se tenir pendant le Nouvel an juif.
Avant Trump, le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva s’était exprimé, affirmant que son pays avait envoyé un message fort au monde en condamnant l’ex-président Jair Bolsonaro pour complot visant à renverser le gouvernement, défiant les pressions américaines. « Le Brésil a envoyé un message à tous les aspirants autocrates et à leurs soutiens : notre démocratie et notre souveraineté ne sont pas négociables », a-t-il déclaré.
Donald Trump a annoncé qu’il rencontrerait son homologue brésilien la semaine prochaine, après l’avoir accusé de mener une « chasse aux sorcières » contre l’ancien dirigeant d’extrême droite.

