Piratage de la Ligue 1 : une mesure inefficace pour effacer des liens illégaux sur Google ?
La Ligue de Football Professionnel a obtenu une injonction du Tribunal judiciaire de Paris qui va lui permettre de déréférencer les services illégaux d’IPTV sur Google et Bing. La LFP et LFP Media saisiront l’Arcom pour étendre ces déréférencements aux nouveaux services pirates identifiés en cours de saison.

Le conflit entre la LFP et les techniques de piratage permettant de visionner illégalement les matchs de Ligue 1 de football n’est pas près de se terminer, comme l’indique l’annonce faite ce lundi 22 septembre. Mais cela suffira-t-il ?
La LFP et les IPTV, un jeu de cache-cache qui perdure
Depuis plusieurs années, la Ligue de Football Professionnel française multiplie les efforts pour interdire, ou du moins limiter, l’impact des IPTV sur les revenus de la Ligue 1 et de la Ligue 2. Une nouvelle avancée a été réalisée : le Tribunal judiciaire de Paris a accordé, hier, une injonction permettant de déréférencer les services illégaux sur Google et Bing, le moteur de recherche développé par Microsoft.
LFP et LFP Media saluent la reconnaissance par le tribunal du droit pour la LFP d’obtenir, pour la première fois en France, une injonction préventive contre ces acteurs.
Conformément au Code du sport (article L. 333-10), la LFP et LFP Media saisiront l’Arcom (l’Autorité de régulation de la communication audiovisuelle et numérique) pour étendre les déréférencements aux nouveaux services pirates identifiés au cours de la saison.
Ces mesures de déréférencement viennent compléter les décisions de blocage ordonnées en juillet dernier contre les fournisseurs d’accès à Internet et les services DNS alternatifs. L’ensemble de ces actions, couplées à une offre attrayante pour regarder les matchs de Ligue 1 McDonald’s et de Ligue 2 BKT, contribuent à l’efficacité de la stratégie de lutte contre le piratage.
En clair, il deviendra apparemment bientôt impossible de trouver des sites revendeurs d’IPTV, ou ceux diffusant directement les matchs en streaming, simplement via une recherche sur Google et Bing, les deux principaux moteurs de recherche en France en 2025.
Récemment, la LFP a réussi à obliger les fournisseurs d’accès Internet à bloquer l’accès à ces services, peu importe que les clients utilisent des DNS alternatifs ou non ; une mesure qui demeure peu efficace, surtout que les VPN permettent de contourner cela. Toutefois, une question se pose : ce déréférencement représente-t-il vraiment une avancée significative dans cette lutte ou s’agit-il uniquement d’un effet d’annonce à des fins de communication ?
Qu’est-ce que ces IPTV et pourquoi est-ce un combat difficile ?
Pour rappel, les IPTV sont des systèmes permettant, via une box HDMI ou une application (sur TV, ordinateur, smartphone et tablette), d’accéder illégalement à un grand nombre de chaînes. Pour quelques dizaines d’euros par an, voire plus, un vaste catalogue regroupant la plupart des chaînes gratuites et payantes en France est accessible à volonté.
Malgré leur caractère illégal, de nombreuses personnes continuent d’utiliser les IPTV et les sites de streaming en raison des avantages offerts. Le bouche-à-oreille permet ainsi à un grand nombre d’individus d’accéder à ces services, surtout depuis l’année dernière et la montée en puissance de DAZN avec ses prix élevés. En outre, en dehors de Google et Bing, de nombreux canaux Telegram et forums Reddit continuent de référencer ce type de sites, rendant presque inutile l’injonction obtenue par la LFP.
Finalement, la meilleure solution ne serait-elle pas de proposer un prix abordable pour Ligue 1+, incluant l’intégralité des matchs de l’élite du football français, plutôt que de poursuivre avec deux services coûteux se partageant les neuf rencontres par journée ?
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