Belgique

Claudia Cardinale, icône du cinéma, est décédée à 87 ans.

Claudia Cardinale est décédée mardi « à l’âge de 87 ans auprès de ses enfants » à Nemours, près de Paris, comme annoncé par son agent à l’AFP. Née à Tunis, la comédienne a tourné dans plus de 175 films et a remporté durant sa carrière trois Globes d’Or et deux prix à la Mostra de Venise.


L’actrice franco-italienne Claudia Cardinale, figure emblématique du cinéma des années 1960, est décédée mardi « à l’âge de 87 ans auprès de ses enfants » à Nemours, près de Paris, où elle vivait, a déclaré son agent à l’AFP dans la soirée.

Née à Tunis, Claudia Cardinale a collaboré avec des grands noms du cinéma tels que Luchino Visconti, Federico Fellini, Richard Brooks, Henri Verneuil ou encore Sergio Leone. Son agent, Laurent Savry, a déclaré dans un communiqué transmis à l’AFP : « Elle nous laisse l’héritage d’une femme libre et inspirée tant dans son parcours de femme que d’artiste« .

Comédienne et mannequin, connue pour ses rôles dans « Le Guépard » et « Il était une fois dans l’Ouest », Claudia Cardinale a remporté trois Globes d’Or et deux prix à la Mostra de Venise au cours de sa carrière, qui a débuté il y a près de soixante ans.

Claudia Cardinale était une actrice iconique, reconnue pour sa beauté renversante, son naturel charmant et sa simplicité désarmante. Elle a joué dans plus de 175 films, notamment durant l’âge d’or du cinéma italien. Tous les grands maîtres du cinéma d’après-guerre se sont disputé la belle italienne, qui allie sensualité et énergie. Le cinéma l’a idolâtrée et cet amour était réciproque. Claudia Cardinale reste intemporelle.

En 1961, dans une interview pour « Reflets de Cannes », elle se souvient de son arrivée en Italie. À l’époque, bien que maîtrisant le français, l’arabe tunisien et le sicilien, elle n’avait pas encore appris l’italien et était souvent doublée dans ses premiers films.

« Lorsque je suis arrivée en Italie, pour moi, c’était comme arriver sur Mars« , a-t-elle confié. La jeune femme, bien que photogénique, était à cette époque timide et peu sûre d’elle. Elle envisage même de rentrer à Carthage, abandonnant les projecteurs pour se consacrer à l’enseignement, allant jusqu’à faire la couverture d’un magazine en tant que « beauté fatale » renonçant à la célébrité.

« Au début j’étais terrorisée par le fait d’être filmée« , a-t-elle admis.

Cependant, elle se retrouvera bientôt face à une situation dramatique dont elle a longtemps gardé le secret.

Dans « Le Pigeon » de Mario Monicelli (1958), aux côtés de Marcello Mastroianni, elle devient la « petite fiancée de l’Italie », tandis qu’en Italie, elle est comparée à Brigitte Bardot.

Sa carrière continue avec « La fille à la valise » de Valerio Zurlini, un film significatif pour elle, reflet de sa situation personnelle. Dans celui-ci, une scène douloureuse la touche particulièrement, où elle confie à une connaissance qu’elle a un enfant dont elle doit se séparer.

« Le cinéma m’a sauvé la vie. Avant, j’étais introvertie, je ne riais pas« , confie-t-elle.

Dans « Fitzcarraldo » (1982), elle se retrouve sur un tournage épique avec Werner Herzog. Ce projet audacieux, centré sur un bateau à faire monter une montagne, se soldera par des tensions sur le plateau, avec un acteur principal, Klaus Kinski, difficile à gérer.

Claudia Cardinale, ambassadrice de l’Unesco, a milité pour les droits des femmes et des personnes LGBTQ+. Elle a toujours évité de se perdre dans la nostalgie, préférant profiter de l’instant présent et du plaisir de jouer.

Symbole de glamour dans les années 60, elle a été habillée par de grands créateurs comme Nina Ricci et Giorgio Armani, reconnaissant l’importance de la mode et de la beauté naturelle, tout en refusant de recourir à la chirurgie esthétique.

« J’aime me promener toute seule dans la rue, normale, regarder les gens, ne rien cacher. Alors, il y a beaucoup d’amour qui vient vers moi », déclarait-elle.

Avec son décès, c’est un pan entier de l’histoire du cinéma européen qui disparaît. Claudia Cardinale reste une icône, une actrice talentueuse, touchante et pétillante. David Niven l’avait autrefois qualifiée de « meilleure invention de l’Italie« .