OM-PSG : Une victoire marseillaise, mais quatorze ans d’attente ?
L’Olympique de Marseille a battu 1 à 0 le Paris-Saint-Germain ce lundi soir, en 5e journée de Ligue 1. Mehdi Benatia, le directeur sportif de l’OM, a déclaré : « Pour les supporters, je crois que ça a une saveur particulière ».
Plus c’est long, plus c’est bon. Les Marseillais ne diront pas le contraire ce soir : Quatorze ans, plus de 5.000 jours, neuf défaites et trois nuls. Une série d’humiliations (0-3 ; 1-5), des moments mémorables (coucou Cavani), des matchs pliés en vingt minutes, et au bout du tunnel, une victoire et de la lumière.
L’Olympique de Marseille a triomphé 1 à 0 face au Paris-Saint-Germain ce lundi soir, lors de la 5e journée de Ligue 1. La dernière victoire à domicile contre le PSG au Vélodrome remontait au 27 novembre 2011, lorsque le stade était encore ouvert aux intempéries. À l’époque, les buteurs marseillais s’appelaient Rémy, Amalfitano et Ayew. Le PSG, tout juste racheté, incluait Pastore, Matuidi, Mamadou Sakho et Sylvain Armand. Gaudin était maire, pour encore dix ans. C’était il y a quatorze ans, une époque qui semble révolue.
De nombreux jeunes supporters, tant marseillais que parisiens, n’ont même pas l’âge de se souvenir de ces confrontations, certains n’étant même pas nés. Pour la nouvelle génération marseillaise, si les noms de Longoria, Bénatia et De Zerbi, ainsi que Rulli, Balerdi, Greenwood et Aubameyang, resteront en mémoire, le héros de la soirée est Aguerd.
Lors d’un duel aérien avec Marquinhos, et alors que Chevalier rate sa sortie, l’international marocain oblige le défenseur parisien à marquer un contre son camp de la tête. Ce but est survenu à la 4e minute de jeu et le score allait rester inchangé, malgré la domination croissante du PSG sur le match (68 % de possession), notamment en seconde période, excepté quelques belles contre-attaques des Marseillais.
Il manquait peut-être du talent à ce PSG, impressionnant mais affaibli par de nombreuses blessures, notamment celles de Doué et Dembélé, fraîchement couronné Ballon d’Or ce lundi soir, pour franchir la défense marseillaise, qui a été solidement protégée par toute l’âme des joueurs, comme l’a décrit De Zerbi. Ce match était plus engagé que rugueux, apprécié par les habitués du Boulevard Michelet.
À la fin de ce match intense, la joie du terrain a envahi les tribunes, le parvis du stade et toute la ville. Les chants, les danses avec fumigènes, et les cortèges dans les rues s’accompagnaient des klaxons et des embrassades des soirées festives. Plus tard, dans les quartiers résidentiels, des « Allez l’OM » puissants résonnaient. Des scooters chantaient aux feux rouges (et s’arrêtaient) : c’était une soirée de fête à Marseille.
Mehdi Benatia, le directeur sportif de l’OM, connaît bien cette joie : « Pour les supporters, je crois que ça a une saveur particulière », a-t-il déclaré après le match. Une saveur que les supporters espèrent ne pas devoir attendre une décennie supplémentaire, soit un siècle, avant de pouvoir à nouveau savourer. « Ça faisait quatorze ans, peu importe. J’espère qu’on sera capable de faire ce genre de match régulièrement, parce que je vois comment les supporters ont apprécié le spectacle, même s’il n’y a eu qu’un but. Quand tu vois les courses, les efforts et que tu es dans un stade comme ça, tu joues avec les supporters sur le terrain, comme dit le coach. Et tu sens une force. Tu as l’impression que tu ne peux pas prendre de but », a-t-il ajouté.
En effet, même si le PSG ne se présentera pas dans les quatorze prochaines années en tant que Champion d’Europe en titre, et bien qu’il souffre de plusieurs absences notables, si l’OM reproduit ce type de match, il ne faudra sans doute pas attendre 2039 pour revivre une victoire à domicile en championnat contre le PSG. Mais attention : trop long, ce n’est pas non plus bon.

