Etats-Unis : Trump classe la mouvance « Antifa » comme « terroriste »
Donald Trump a officiellement classé lundi la mouvance « Antifa » comme « organisation terroriste intérieure ». Selon les termes du décret présidentiel signé lundi, « l’Antifa est une entreprise militarisée et anarchiste qui appelleexplicitement au renversement du gouvernement des Etats-Unis, des autorités de police et de notre système juridique ».
À la suite de l’assassinat de Charlie Kirk, Donald Trump a désigné son bouc émissaire : l’extrême gauche. Il a ainsi officiellement classé lundi la mouvance « Antifa » comme « organisation terroriste intérieure ». Dans le but de satisfaire sa base MAGA, le président américain n’hésite pas à creuser davantage le fossé politique aux États-Unis.
Durant son premier mandat, il avait déjà ciblé les Antifas. En 2020, le président occupant la Maison-Blanche avait évoqué la possibilité de désigner ce mouvement en tant qu’organisation « terroriste ». Les États-Unis étaient alors en proie à des manifestations parfois violentes suite à la mort de George Floyd, un Afro-Américain assassiné par un policier blanc à Minneapolis.
Qu’est-ce que le mouvement « Antifa » ?
Ce mouvement regroupe des groupes se revendiquant de l’antifascisme, souvent associés à une frange de l’extrême gauche radicale. Antifa ou « antifasciste » est un terme générique utilisé le plus souvent par la droite pour évoquer les violences survenues lors des manifestations.
Cette mouvance est plus semblable à un courant qu’à un groupe organisé. Sans dirigeants ni structure formelle, elle désigne plutôt des groupes informels agissant de manière autonome. L’historien américain Mark Bray, auteur d’un ouvrage de référence sur le sujet, la compare au féminisme, qui inspire de nombreux mouvements sans constituer un ensemble structuré.
Que dit le décret présidentiel ?
Selon le décret présidentiel signé lundi, « l’Antifa est une entreprise militarisée et anarchiste qui appelle explicitement au renversement du gouvernement des États-Unis, des autorités de police et de notre système juridique ».
Avec cette signature, Donald Trump met ainsi en œuvre sa menace. La Maison-Blanche avait, en effet, exprimé la semaine dernière son intention de réprimer ce qu’elle qualifie de « terrorisme intérieur » de gauche, suite à l’assassinat de l’influenceur ultraconservateur Charlie Kirk. Les conséquences juridiques de cette décision ne sont pas précisées.
Est-ce réellement un danger aux États-Unis ?
Pas vraiment. En s’en prenant à cette mouvance, Donald Trump recherche surtout un symbole. Tout en admettant que le mouvement représentait une préoccupation pour l’ordre public, l’ancien directeur du FBI, Chris Wray, estimait en 2020 qu’elle ne constituait « pas un groupe ou une organisation, mais une idéologie ».
Ses membres, souvent habillés de noir, s’opposent au racisme, aux idées d’extrême droite et ce qu’ils considèrent comme du fascisme, en affirmant que des actions violentes peuvent parfois être justifiées.
Le mouvement Antifa s’est manifesté aux États-Unis durant le premier mandat de Donald Trump, notamment après une manifestation d’extrême droite à Charlottesville, en août 2017. Une voiture avait percuté un groupe de militants antiracistes venus contrer les groupuscules d’extrême droite, faisant un mort et une vingtaine de blessés.

