Canicule : 60.000 Européens morts de la chaleur en 2024.
Une étude publiée lundi dans la revue Nature Medicine estime à 60.000 le nombre de morts liés à la chaleur lors de l’été 2024. Les pays les plus frappés ont été l’Italie – entre 13.858 et 23.506 décès – et l’Espagne – entre 4.655 et 8.513.
« Un été exceptionnellement meurtrier ». Une étude publiée lundi dans la revue Nature Médecine estime à 60.000 le nombre de décès liés à la chaleur durant l’été 2024. « Ce qui porte à plus de 181.000 morts le bilan total des trois étés écoulés jusqu’alors ». Depuis le début des années 2020, cette étude est réalisée par l’Institut pour la Santé Mondiale de Barcelone. Cet événement annuel est devenu une référence pour évaluer l’impact des températures élevées sur la mortalité d’environ trente pays européens.
L’été 2024 est le plus chaud jamais enregistré sur le continent. Les dangers de la chaleur sur la santé sont nombreux, notamment pour les personnes âgées, et ne se limitent pas aux déshydratations et coups de chaleur immédiats. Les fortes températures peuvent aggravent à long terme des pathologies cardiaques, respiratoires, mentales et liées au diabète.
Italie et Espagne en tête des décès
Les chercheurs avancent des chiffres de 67.873 décès pour 2022 et 50.798 pour 2023, légèrement ajustés à la hausse par rapport à leurs précédentes publications grâce à une méthodologie plus précise. En 2024, 62.775 décès ont été estimés, se plaçant entre les deux années précédentes. Il s’agit d’estimations considérées comme les plus probables parmi de nombreuses possibilités. Pour 2024, les chercheurs donnent une fourchette d’environ 35.000 à 85.000 morts.
Ces variations importantes sont dues à des considérations méthodologiques complexes, une part d’arbitraire existent dans le croisement des chiffres de température et de mortalité. Cependant, les chercheurs soulignent que cet écart significatif ne doit pas masquer un constat indiscutable : la chaleur tue chaque année des dizaines de milliers de personnes en Europe, représentant ainsi un enjeu majeur de santé publique.
En 2024, les pays les plus touchés ont été l’Italie, avec entre 13.858 et 23.506 décès, et l’Espagne, avec entre 4.655 et 8.513. Toutefois, en rapportant ces chiffres à la population, la mortalité a été encore plus élevée en Grèce et en Bulgarie.
Concernant l’été 2025, marqué par deux canicules importantes, une autre étude, publiée la semaine précédente, a tenté d’évaluer le nombre de décès liés au réchauffement climatique dans un millier de villes européennes lors de ces vagues de chaleur. Les auteurs, affiliés à des institutions britanniques, estimaient plus de 15.000 décès. Les deux études ne portent néanmoins pas le même poids. Celle parue lundi couvre un périmètre géographique plus large, ne se concentre pas uniquement sur quelques jours de canicule et repose sur une méthodologie beaucoup plus robuste.
Les chercheurs s’appuient sur les véritables données de mortalité observées durant l’été 2024 dans de nombreuses régions européennes, un travail minutieux qui explique pourquoi leur étude a nécessité un an de travail. À l’inverse, l’étude britannique extrapole d’anciennes données de mortalité. Il est quasiment certain que l’été 2025, le plus chaud jamais enregistré dans plusieurs pays tels que l’Espagne ou le Royaume-Uni, entraînera un lourd bilan sanitaire.

