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Corée du Nord : Kim Jong-un ne fait pas de grands pas vers Trump.

Kim Jong-un a déclaré que « Si les Etats-Unis abandonnent leur obsession délirante pour la dénucléarisation et, en reconnaissant la réalité, souhaitent véritablement coexister pacifiquement avec nous, alors il n’y a aucune raison pour que nous ne puissions pas nous asseoir en face d’eux », selon KCNA. Il a également affirmé n’avoir « aucune raison de s’asseoir à la table des négociations avec la Corée du Sud » et a précisé que « nous ne traiterons avec eux sous aucune forme ».


La relation amicale entre Kim Jong-un et Donald Trump pourrait-elle reprendre six ans après ? Ce week-end, le leader nord-coréen a montré des signes laissant envisager une réponse favorable à cette interrogation. Toutefois, certaines conditions s’imposent.

« Si les Etats-Unis abandonnent leur obsession délirante pour la dénucléarisation et, en reconnaissant la réalité, souhaitent véritablement coexister pacifiquement avec nous, alors il n’y a aucune raison pour que nous ne puissions pas nous asseoir en face d’eux », a déclaré Kim Jong-un, selon des propos rapportés ce lundi par l’agence de presse d’État KCNA. « Je garde personnellement de bons souvenirs de l’actuel président américain, Donald Trump », a ajouté le dirigeant nord-coréen lors d’un discours adressé au Parlement de son pays.

**Kim ignore les sanctions**

La Corée du Nord, qui apporte un soutien militaire à la Russie dans le conflit avec l’Ukraine, a réalisé six essais nucléaires entre 2006 et 2017 et a continué à développer son arsenal malgré de lourdes sanctions internationales. Pyongyang justifie cette démarche par les menaces qu’il perçoit provenant des Etats-Unis et de leurs alliés, y compris la Corée du Sud. En janvier, Kim Jong-un avait affirmé que ce programme se poursuivrait « indéfiniment ».

Le leader nord-coréen a également exprimé, selon KCNA, que les sanctions contre son pays n’avaient pas eu l’effet escompté. Au contraire, elles ont aidé la Corée du Nord à « devenir plus forte, à développer une endurance et une résistance qui ne peuvent être brisées par aucune pression ».

Donald Trump, qui a eu une série rare de rencontres avec Kim Jong-un durant son premier mandat, a montré sa volonté de reprendre contact avec son homologue depuis son retour au pouvoir, le qualifiant de « type intelligent ». Les deux hommes se sont rencontrés pour la première fois lors d’un sommet historique en juin 2018 à Singapour, puis une seconde fois à Hanoï au Vietnam en février 2019, et enfin sur la frontière entre les deux Corées en juin 2019. Toutefois, les Etats-Unis n’ont jamais réussi à obtenir de concessions de la part de Pyongyang concernant l’abandon de ses armes nucléaires.

**Pas de dialogue avec Séoul**

« Le monde sait déjà très bien ce que font les Etats-Unis après avoir contraint un pays à renoncer à ses armes nucléaires et à se désarmer », a indiqué Kim Jong-un devant le Parlement, en référence apparente au dirigeant libyen Mouammar Kadhafi, tué en 2011 durant une intervention de l’Otan. « Nous n’abandonnerons jamais nos armes nucléaires », a-t-il encore affirmé.

Et bien qu’il ait manifesté une ouverture à reprendre le dialogue avec les Etats-Unis, il a précisé n’avoir « aucune raison de s’asseoir à la table des négociations avec la Corée du Sud », malgré les efforts du nouveau président sud-coréen, Lee Jae-myung, pour apaiser les tensions. « Nous affirmons clairement que nous ne traiterons avec eux sous aucune forme », a-t-il déclaré. La diplomatie a donc encore un long chemin à parcourir.