Tunisie

Chroniques de la Byrsa : Le vêtement et le « moine » étudiant

Cette semaine marque la rentrée, qui inclut la rentrée scolaire touchant élèves, étudiants, enseignants et parents. Des considérations inédite concernant la tenue vestimentaire des élèves ont émergé, alors que des décisions draconiennes ont été prises ailleurs sur les tenues débraillées.

Byrsa hill

La Presse Le proverbe français dit : « L’habit ne fait pas le moine ». Dans ce cas, le « moine » se traduit par un élève de l’enseignement primaire ou secondaire.

Cette semaine, l’actualité est marquée par la rentrée, sous toutes ses formes. Cette rentrée administrative coïncide avec le retour des élus dans l’hémicycle, ainsi que la rentrée scolaire, qui, bien qu’elle soit cyclique, demeure l’Événement majeur touchant une grande partie de la population : élèves, étudiants, enseignants et parents.

Cependant, cette année, la rentrée scolaire revêt un caractère particulier, en particulier en ce qui concerne l’« habit ».

Comme si cette situation résultait d’une orchestration secrète, une nouvelle considération s’est ajoutée aux conditions administratives, pédagogiques et matérielles de la rentrée : la tenue vestimentaire des élèves.

Pour de nombreuses générations d’élèves, cette question n’avait jamais été soulevée. À part le matériel pédagogique, le rituel de la rentrée restait inchangé, y compris la tenue, tant pour les filles que pour les garçons. Tous portaient le même uniforme, dont la seule variation était la taille selon l’âge.

Face à cela, le personnel éducatif et administratif, bien qu’il ne soit pas tenu de porter un uniforme (excepté pour certaines matières scientifiques, comme les sciences naturelles ou la chimie, où la blouse est de mise), se présentait toujours de manière soignée et rasée.

Froncements de sourcils et volonté de restaurer la discipline d’autrefois

La contestation qui a émergé dans le monde de l’éducation depuis les années soixante a progressivement érodé la discipline scolaire. La rigidité des règles a été assouplie.

D’abord, il y a eu des changements de couleur, puis des variations de coupe, et enfin, l’apparition de tendances vestimentaires surprenantes, comme les vêtements « usés », notamment les pantalons déchirés.

Cette évolution n’était pas exclusivement le fait des élèves. L’administration et le corps enseignant y ont également contribué, avec l’adoption de jeans ou la mode de la barbe naissante.

Les parents ont aussi participé à cette évolution, se voyant affranchis de l’obligation liée à l’uniforme, souvent plus coûteux que les vêtements de seconde main à la mode.

Ce phénomène a été en phase avec l’esprit d’un certain temps. Aujourd’hui, on semble amorcer un retour en arrière. Partout où la discipline s’était relâchée, les acteurs de l’éducation commencent à froncer les sourcils et à vouloir restaurer les normes d’antan.

À l’avant-garde de cette initiative se trouvent les pays « civilisés » d’Europe et des Amériques.

À Tunis, cette problématique a été soulevée avec une intensité accrue, car, comme souvent, des considérations moralisantes se sont ajoutées aux préoccupations disciplinaires observées ailleurs. Malheureusement, une fois encore, le retard à l’allumage est présent, puisque ici, les discussions se poursuivent sur la pertinence de la question, alors qu’ailleurs, des mesures strictes ont été mises en place dès cette rentrée, en particulier concernant les tenues négligées et les maquillages variés qui les accompagnent.