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Paris FC – Strasbourg : Les ultras se mobilisent au stade Jean-Bouin

Une longue file d’attente se forme devant l’hôtel Molitor, où l’ouverture des cabines artistiques au public à l’occasion des journées du patrimoine suscite l’enthousiasme. Avec 7.000 abonnés déjà recensés pour la saison en cours, les supporters semblent disposés à remplir leur part du contrat.

Au stade Jean-Bouin,

Une longue file d’attente s’est formée devant l’hôtel Molitor, où l’ouverture des cabines artistiques au public à l’occasion des journées du patrimoine a suscité un certain engouement. C’est l’un des rares événements capables d’émouvoir les habitants du 16e arrondissement, aux côtés des matchs de football, bien que ces derniers aient tendance à agacer une bourgeoisie sensible aux nuisances sonores : pour donner une idée de la situation, Roland-Garros est déjà considéré comme trop bruyant, alors un match de Ligue 1…

Pour la faune locale, les week-ends tranquilles du Parc des Princes sont désormais occupés par les matchs du Paris FC au stade Jean-Bouin. Ce dernier a pris ses marques aux côtés du Stade Français, qui conserve la paternité du réseau wifi du stade ainsi que quelques cadres de Fabien Galthié accrochés dans la salle de presse. Le club de rugby occupait déjà cet emplacement, mais avec seulement une quinzaine de matchs par an. Avec l’arrivée du PFC, ce nombre grimpe à presque 40, ce qui est une véritable source de désastre pour les riverains.

Des supporters du Paris FC ont pris rendez-vous dans un bar près de la Porte d'Auteuil avant le match contre Strasbourg
Des supporters du Paris FC ont pris rendez-vous dans un bar près de la Porte d’Auteuil avant le match contre Strasbourg - W.Pereira

Les Ultras Lutetia : chants, fumigènes et Fort Boyard

Pour l’instant, le Paris FC demeure un phénomène de niche dans le quartier. Avenue Molitor, des supporters apportent une touche de bleu marine au Viaduc d’Auteuil, s’adonnant à quelques pintes dans une ambiance décontractée. Aux alentours du stade, malgré un dispositif de sécurité renforcé pour ce PFC-Strasbourg par rapport à la réception de Metz, la présence policière est moins marquée qu’au Parc. Mis à part la gestion du flux d’arrivées, peu de travail pour les autorités : l’atmosphère est tranquille, presque silencieuse.

C’est parfait pour Thomas, vêtu aux couleurs du Paris FC, qui est accompagné de son fils Maël, bientôt 8 ans. « Ce n’est pas seulement une question de sécurité, mais il peut toujours y avoir un peu de tension autour d’un match du PSG. Là, on se retrouve dans un environnement serein avec une ambiance agréable. C’est super pour lui faire découvrir le foot au stade. On avait commencé à Charléty, et le petit s’est finalement pris de passion pour le PFC. Donc on continue. »

Ne croyez pas que Jean-Bouin soit comme Louis II, même si le club a installé quelques stands d’activités autour du stade pour créer de l’excitation, ainsi qu’une mascotte pour faire rêver les enfants. À l’intérieur, les Ultras Lutetia animent le spectacle dans un stade presque plein (17.912 spectateurs), allumant des fumigènes à l’entrée des joueurs sur la pelouse tout en chantant à plein poumons – mention spéciale pour le chant sur l’air de Fort-Boyard, une pensée pour Olivier Minne. L’ouverture du score par Strasbourg à la 27e minute ? Peu d’importance pour eux.

La combinaison des chants des ultras et la réactivité des supporters créent une ambiance de mini-bombonera durant les moments clés du match, comme après les buts de Nouha Dicko et Alimami Goury. On comprend mieux l’enthousiasme de Maxime Lopez après le tout premier match à domicile face à Metz (« le stade poussait avec nous, on l’a bien ressenti ») et la volonté de l’entraîneur Stéphane Gilli d’en faire « une forteresse », même si ses fondations nécessitent encore d’être solidifiées après avoir été mises à mal par l’attaque alsacienne (défaite 3-2).

Red Bull partout dans le stade, Klopp nulle part

Avec 7.000 abonnés déjà dénombrés pour la saison en cours, les supporters semblent prêts à remplir leur part du contrat. Le reste du travail incombera à la direction sportive et à son conseiller Red Bull, qui a acquis 10,6 % du capital du PFC, dont la présence, sur le banc de touche et via les panneaux publicitaires du stade, est tout aussi notable qu’en coulisses. Une déception néanmoins : l’absence à Jean Bouin de Jürgen Klopp et Mario Gomez, qui a été nommé au conseil d’administration du club parisien, et qui avaient été aperçus trois semaines plus tôt, alors que les grandes manœuvres de la famille Arnault semblent s’accélérer en interne.

Le départ de François Ferracci, annoncé cette semaine par L’Equipe, permettra à Marco Neppe, ancien patron du recrutement au Bayern Munich, de superviser la direction sportive du Paris FC à court terme et d’ajouter l’influence de Red Bull. Il s’agit d’un premier changement majeur au sein d’un club qui semblait avoir atteint une forme d’équilibre entre la famille Arnault, nouvel actionnaire majoritaire, le partenaire autrichien et Pierre Ferracci, qui doit céder ses parts après la saison 2026-27. Cependant, des désaccords concernant le mercato, notamment sur les dossiers Traoré et N’Golo Kanté, ont probablement précipité ce tournant. Le Paris FC, club familial et paisible, mais pour combien de temps encore ?