Reconnaissance de la Palestine : Royaume-Uni, Australie, France, un mouvement qui s’accélère

Le Royaume-Uni, l’Australie et le Canada ont officiellement reconnu ce dimanche l’Etat de Palestine. Selon le ministère de la Santé du gouvernement du Hamas à Gaza, les représailles israéliennes ont coûté la vie à 65.062 Palestiniens, en majorité des civils, dans la bande de Gaza.

Le Royaume-Uni, l’Australie et le Canada ont officiellement reconnu l’État de Palestine ce dimanche. D’autres annonces similaires, y compris celle de la France, sont attendues pour lundi. Ce mouvement historique a été fermement contesté par le Premier ministre israélien, Benyamin Netanyahou. Voici les détails.

### L’offensive à Gaza comme élément déclencheur

Ces annonces, venant de pays traditionnellement alliés à Israël, coïncident avec une intensification de l’offensive israélienne à Gaza, suite à l’attaque du 7 octobre 2023 par le mouvement islamiste palestinien Hamas. Dans un message vidéo diffusé sur les réseaux sociaux, le Premier ministre britannique, Keir Starmer, a déclaré : « Aujourd’hui, pour raviver l’espoir de paix et d’une solution à deux États, je déclare clairement en tant que Premier ministre de ce grand pays, que le Royaume-Uni reconnaît officiellement l’État de Palestine ».

Le Premier ministre canadien, Mark Carney, a déclaré dans un communiqué que cette décision « s’inscrit dans le cadre d’un effort international concerté visant à préserver la possibilité d’une solution à deux États ». En Australie, le chef du gouvernement, Anthony Albanese, a souligné « les aspirations légitimes et de longue date du peuple de Palestine à un État qui lui soit propre ».

### Un timing qui ne doit rien au hasard

L’accélération de ces annonces reconnues s’explique par le calendrier diplomatique. Un sommet sur l’avenir de la solution à deux États, présidé par la France et l’Arabie saoudite, est prévu pour lundi. Le lendemain, l’Assemblée générale des Nations Unies s’ouvrira à New York, où une dizaine de pays, dont la France, confirmeront leur reconnaissance formelle de l’État palestinien. Environ trois quarts des 193 États membres de l’ONU reconnaissent l’État palestinien proclamé par la direction palestinienne en exil en 1988.

Mardi, une commission d’enquête indépendante mandatée par l’ONU a conclu qu’Israël commettait un génocide contre les Palestiniens à Gaza, une affirmation niée par les autorités israéliennes. Selon le ministère de la Santé du gouvernement du Hamas à Gaza, les représailles israéliennes auraient coûté la vie à 65.062 Palestiniens, principalement des civils, dans la bande de Gaza, où le Hamas a pris le pouvoir en 2007. L’attaque du 7 octobre 2023 contre Israël par le Hamas a causé la mort de 1.219 personnes côté israélien, la plupart étant des civils, selon des données officielles.

### Colère d’Israël et soutien indéfectible des États-Unis

Avant même les annonces de dimanche, le Premier ministre israélien Benyamin Netanyahou avait promis de « lutter à l’ONU et sur tous les autres terrains contre la propagande mensongère à notre encontre et contre les appels à la création d’un État palestinien qui mettrait en danger notre existence et constituerait une récompense absurde pour le terrorisme ». Il a ajouté : « La communauté internationale nous entendra à ce sujet dans les prochains jours ». Son ministre de la Sécurité nationale, Itamar Ben Gvir, a suggéré l’annexion « immédiate » de la Cisjordanie.

La reconnaissance de l’État palestinien par ces pays exacerbe les divergences avec l’administration américaine sur le conflit au Moyen-Orient. En visite d’État cette semaine au Royaume-Uni, Donald Trump a affirmé son opposition à la décision britannique, lors d’une conférence de presse conjointe avec Keir Starmer. Les États-Unis, alliés indéfectibles d’Israël, ont également critiqué l’initiative franco-saoudienne.