Belgique

La fin des terrains synthétiques en 2031 inquiète football et communes.

La FIFA a décidé d’interdire l’utilisation de terrains synthétiques avec des billes en caoutchouc à partir de 2031. D’ici à cette date, plus de 200 clubs en Belgique devront trouver des solutions pour remplacer les granulés en caoutchouc, qui seront également interdits par la Commission européenne.


La FIFA a décidé de mettre fin à l’utilisation des terrains en synthétique avec des billes de caoutchouc d’ici 2031. Bien que cette échéance puisse sembler lointaine, elle nécessite une préparation anticipée, car l’installation d’un terrain synthétique prend environ un an et demi et représente un coût élevé, variant entre 300.000 et 700.000 euros selon les travaux nécessaires.

L’ACFF a identifié plus de 200 clubs disposant d’un terrain en synthétique utilisant du SBR, ces petits granulés de caoutchouc qui doivent être régulièrement ajoutés pour maintenir le terrain en bon état. Ces granulés seront interdits par la Commission européenne en 2031.

Il est impératif de trouver une solution d’ici cette date. Thomas Rodrigues, CEO de l’ACFF, explique : « Un club qui en 2031 aurait encore un terrain avec un remplissage SBR ne pourra plus acheter de SBR. Car il ne sera plus commercialisé. Du coup, le terrain va s’user très vite et ça deviendrait inutilisable. Ce serait problématique pour les clubs, mais ça ne veut pas dire qu’en 2031, on peut promettre qu’un club ne jouera plus sur du SBR. »

Rodrigues ajoute que l’ACFF collabore avec le cabinet de Jacqueline Gallant, ministre des Sports et des Infrastructures, pour développer des solutions pour les clubs. En janvier 2026, un guide clair avec des recommandations pour les terrains synthétiques sera communiqué.

Le cabinet Galant a également affirmé : « Nous travaillons actuellement de concert avec l’administration et la fédération afin de dégager des pistes de solutions. La piste d’un moratoire sur de nouveaux subventionnements pour les terrains synthétiques est sur la table, mais pas encore tranché. Nous travaillons à une solution viable pour toutes les parties. L’aspect financier est important bien sûr. Mais il ne faut pas oublier l’aspect santé et écologique des terrains synthétiques actuels. »

En Wallonie, le problème pourrait coûter cher. Pour les terrains déjà planifiés, il n’y a pas de souci, mais pour ceux qui ne sont pas encore inscrits, il faudra trouver des solutions financières. À Hamois, le terrain appartient à la commune. Quentin Taton, du club, déclare : « Le remplacement est prévu l’année prochaine. Normalement, le remplacement est géré par la commune. Si on doit mettre de l’argent là-dedans, on ne saura de toute façon pas le faire. » La bourgmestre Valérie Warzée précise : « C’était prévu dans notre budget. Maintenant, j’ai demandé à voir s’il n’existe pas des alternatives comme par exemple des synthétiques à remplissage minéral qui coûteraient moins cher. Si on doit tout remplacer, le budget est de 700.000 euros. Et il sera normalement en partie subsidié par la Région. »

Dans la commune de Virton, les circonstances sont différentes. Pascal Massart, échevin des Sports, explique : « On n’a pas encore discuté avec le club, mais on a des contacts très réguliers. Le terrain de Meix est très récent, tandis que celui de Virton est quand même en fin de vie. De toute façon, il y a une logique de remplacement. Après, la discussion sur le comment ça va être remplacé financièrement, ça n’est pas encore acté du tout. On va évidemment envisager des solutions. » Il ajoute que c’est un sujet prioritaire, mais qu’une solution doit être trouvée qui soit acceptable pour tous.

À Bruxelles, la situation est moins préoccupante. Eric Bott, échevin de la Jeunesse, des Sports et de la Vie associative à Woluwe-Saint-Lambert, déclare : « Il est vrai qu’à Bruxelles, ça ne change pas grand-chose. En 2014, un arrêté de la ministre Fadila Laanan avait accordé des subsides pour enlever les granulés en caoutchouc. Nous avions jusqu’à 2030 pour le mettre au budget au niveau communal. À Woluwé-Saint-Lambert, le terrain numéro 2 est toujours avec des billes noires en caoutchouc. On devrait le changer d’ici à 2026-2027. »

Concernant le Stade Everois, Sébastien Lechien, entraîneur de l’équipe première, explique que la responsabilité du remplacement incombe à la commune et à la Région : « On parlait déjà de remplacer le terrain avant cette date butoir de 2031, car il a bientôt 20 ans et il faut le changer. »

Pour ce qui est des solutions possibles, l’ACFF examine différentes options, que ce soit avec ou sans remplissage, tout en prenant en compte l’écologie. Rodrigues indique qu’une visite d’un terrain aux Pays-Bas a été effectuée pour explorer la solution dite « sans remplissage », impliquant un remplissage minéral, du sable. Une réunion avec la Fédération française de football est aussi prévue pour analyser les meilleures solutions.

Une autre option serait d’utiliser des granulés compostés à 100 % de matières organiques. Il reste à voir quelles solutions seront retenues d’ici 2031.