Moselle : 30 ans de prison pour un militaire ayant tué son camarade
Tristan Sprunck a été reconnu coupable du meurtre de Sulyvan Flora par la cour d’assises de la Moselle, et a écopé d’une peine de 30 ans de réclusion criminelle. L’accusation a décrit le crime comme des « violences froides et réfléchies » qui n’ont laissé « aucune chance » à Sulyvan Flora.
À l’issue de quatre jours de procès, la cour d’assises de la Moselle a reconnu vendredi Tristan Sprunck coupable du meurtre de son camarade Sulyvan Flora, commis en 2022 au sein de la caserne de Bitche.
L’ancien caporal-chef de 26 ans a écopé d’une peine de 30 ans de réclusion criminelle, assortie d’une période de sûreté fixée aux deux tiers.
L’avocate générale avait réclamé la réclusion criminelle à perpétuité, une sanction également souhaitée par l’accusé lui-même qui avait demandé à être condamné à une peine incompressible. L’accusé affirme n’avoir aucun regret. Outre la prison ferme, la cour a prononcé un suivi socio-judiciaire de huit ans et une interdiction de port d’arme pendant dix ans.
Le 30 juin 2022, les deux militaires devaient assurer ensemble la garde de l’armurerie. Ce jour-là, Tristan Sprunck avait soigneusement préparé son geste, fermant les issues avant de frapper sa victime avec ses poings, puis de la poignarder et enfin de lui tirer deux balles, dont une en pleine tête, avec un pistolet de service. L’accusation a décrit des « violences froides et réfléchies » qui n’ont laissé « aucune chance » à Sulyvan Flora.
Le différend entre les deux hommes portait sur un incident antérieur : Tristan Sprunck tenait la victime pour responsable de l’incendie de sa voiture. À l’audience, il a raconté avec une précision glaçante les derniers instants de son camarade : « Il a gémi, ça m’a dégoûté. J’ai attendu qu’il me regarde et je lui ai mis une balle dans la tête ».
Pour la défense, représentée par Me Martial Gagneux, l’accusé a assumé pleinement ses actes. « S’il avait montré davantage de compassion, la peine aurait peut-être été moins lourde », a souligné l’avocat, espérant que son client « réfléchisse et se soigne » d’ici sa sortie. La partie civile, représentant l’institution militaire, a dénoncé un crime qui « frappe l’armée en son cœur », remettant en cause la confiance et la fraternité d’armes au sein d’un lieu censé incarner sécurité et solidarité.

