Ressortissant soudanais abattu devant une école du Var : que sait-on ?
L’homme abattu par la police à La Seyne-sur-Mer est un ressortissant soudanais âgé de 30 ans, qui était présent sur le territoire national depuis une dizaine d’années et bénéficiait de la protection subsidiaire. Le procureur de la République, Samuel Finielz, a indiqué que deux enquêtes ont été ouvertes : l’une concernant « les violences commises à l’encontre d’un tiers et de la police », et l’autre sur « les circonstances de l’ouverture du feu de la police ».
Au lendemain de la mort d’un homme à La Seyne-sur-Mer (Var), tué par balles par des policiers, le procureur de la République de Toulon, Samuel Finielz, a évoqué le profil de ce trentenaire ainsi que ses motivations.
### Que sait-on du suspect ?
L’homme abattu par les forces de l’ordre est un ressortissant soudanais âgé de 30 ans, vivant en France depuis une dizaine d’années. Il bénéficiait d’une protection subsidiaire. « Il s’agit d’une protection liée au droit d’asile, qui n’est pas liée à des risques personnels mais à la situation de son pays, ce qui lui donne droit à un titre de séjour sur le territoire français », a précisé Samuel Finielz.
Il était décrit comme un marginal par les habitants du quartier Berthe, où il occupait un local désaffecté proche d’écoles.
Son casier judiciaire comportait deux mentions. La première, en 2024, concernait un vol et un port d’arme prohibé. Il avait été condamné à une amende par ordonnance pénale délictuelle, avec interdiction de détenir ou de porter une arme.
Il avait également été cité à comparaître en juin 2025 pour un autre port d’arme prohibé, pour lequel il avait écopé d’une peine de cinq ans d’interdiction de détenir ou porter une arme, ainsi que d’un an d’interdiction de paraître dans certains lieux.
### Pourquoi s’en est-il pris aux enfants ?
À 16h23, la mère d’un enfant a contacté les services de police pour signaler un individu menaçant près d’une école maternelle et d’un collège de la commune. L’homme aurait giflé plusieurs enfants pour des raisons encore floues. « On a du mal à cerner les motivations de cet acte car les explications de mineurs ne sont pas concordantes », a souligné le magistrat. Des témoins indiquent qu’il a pu réagir à des pierres jetées par des enfants en direction de son lieu de vie.
Il se serait montré particulièrement menaçant envers des enfants d’environ dix ans, entraînant l’intervention des forces de l’ordre. La directrice de l’école maternelle a également pris la décision de confiner tous les élèves. En revanche, il n’est pas clair s’il a menacé les enfants avec une arme.
### Pourquoi les policiers ont-ils ouvert le feu ?
À leur arrivée sur les lieux, les policiers ont tenté d’interpeller le suspect. Cependant, celui-ci a pris la fuite vers son squat, où, acculé dans le jardin, il a menacé les agents avec un sabre d’abattis, une sorte de machette « dotée d’une lame de plusieurs dizaines de centimètres », selon le procureur. « Il s’est montré menaçant envers les policiers. » Ces derniers ont alors tenté de le maîtriser en utilisant leur pistolet à impulsion électrique à deux reprises, « sans succès ».
Ensuite, « les fonctionnaires de police ont ouvert le feu ». Ils ont tiré à six reprises « en visant les membres inférieurs ». Grièvement blessé, le trentenaire a été transporté aux urgences de Toulon, mais il est décédé environ une heure après avoir été touché.
Comme c’est la procédure dans ce type de situation, deux enquêtes ont été ouvertes. La première porte sur « les violences commises à l’encontre d’un tiers et de la police », et est confiée à la division de la criminalité territoriale. La seconde vise à éclaircir « les circonstances de l’ouverture du feu de la police », confiée à l’Inspection générale de la police nationale (IGPN) de Marseille.

