Belgique

Plein à la pompe : différences de prix régionales et autoroutières expliquées.

En Belgique, les prix des carburants à la pompe sont encadrés par un contrat programme conclu entre l’État et la fédération pétrolière Energia, définissant une méthode de calcul intégrant le coût de revient, les cotations internationales, les frais de transport et de stockage, les marges de distribution et les taxes. En moyenne, en roulant à l’électrique, 400 km représentent un coût de 15 €, tandis que le prix du SP95 à 1,6270 €/l pour une consommation de 6 l/100 représente 39 €.


En Belgique, les tarifs des carburants à la pompe sont régis par un contrat-programme établi entre l’État et la fédération pétrolière Energia. Ce dispositif détermine une méthodologie de calcul qui prend en compte divers éléments : le coût de production, les cotations internationales, les frais de transport et de stockage, les marges de distribution ainsi que les taxes.

L’objectif de ce contrat-programme est double : protéger le consommateur face à des augmentations excessives tout en garantissant une rentabilité adéquate pour le secteur pétrolier. Le SPF Économie publie régulièrement les tarifs officiels.

Il est formellement interdit à une station-service de dépasser le prix maximum fixé. Toute infraction expose l’exploitant à des sanctions.

Cependant, le prix maximum n’est pas immuable ; il est ajusté en fonction de l’évolution des cours internationaux, des coûts logistiques, des marges et des taxes. Cela explique que les plafonds changent régulièrement, parfois plusieurs fois par mois en fonction de la conjoncture énergétique et géopolitique.

Au moment de la rédaction de cet article, le prix maximum du SP95-E10 est d’environ 1,6270 €/l, tandis que celui du diesel B7 est de 1,7160 €/l. D’autres types de carburants, comme le SP98, le SP95 E5 ou le diesel B10, sont également soumis à des plafonds, avec des variations de quelques centimes selon leur qualité.

**Comment expliquer les différences de prix d’une station à l’autre ?**

– Le coût du produit brut et du raffinage, influencé par les cours mondiaux du pétrole et la demande internationale.
– Les frais logistiques : transport des raffineries, stockage et distribution. Une station isolée paiera plus cher ces services.
– Les taxes et accises, qui constituent une part significative du prix payé par le consommateur.
– Le niveau de concurrence locale : dans une zone densément fréquentée, les prix sont souvent plus bas, tandis qu’une station isolée profite d’une clientèle captive.
– Les particularités géographiques et administratives, telles que les loyers, la fiscalité locale ou le coût de la main-d’œuvre.

Faut-il donc rechercher un lieu avec une forte concurrence pour bénéficier des prix les plus bas ? Nous avons interrogé Silvio Vecchio, gérant d’une station-service Lukoil à Jambes (Namur) : « Nous nous alignons sur les concurrents situés dans un rayon de 1 km autour de ma station-service. Chaque jour, je prends des photos que j’envoie au siège, après vérification, les prix sont directement ajustés. »

**Pourquoi est-ce si cher sur les autoroutes ?**

Les automobilistes le constatent régulièrement : les tarifs sur les aires autoroutières sont souvent parmi les plus élevés. Plusieurs raisons expliquent ce phénomène. Ces stations doivent rester ouvertes jour et nuit, garantir la présence permanente de personnel et offrir des services complémentaires comme la restauration ou des sanitaires. Elles doivent également payer une redevance à la société concessionnaire de l’autoroute.

Par ailleurs, il existe une « clientèle captive », car il est rarement possible de quitter facilement l’autoroute pour trouver une station moins chère à proximité. Enfin, la logistique est plus complexe, les volumes de vente fluctuant considérablement entre périodes creuses et pics de circulation. En conséquence, les prix affichés se rapprochent presque toujours du maximum autorisé.

« Concernant les stations sur autoroute, il est erroné de penser que les automobilistes sont piégés par un prix maximum au litre. Parmi les raisons justifiant ces tarifs plus élevés, le coût locatif du bâtiment, qui est 4 à 5 fois supérieur à celui d’une zone urbaine, entre en jeu. Tout coûte plus cher sur l’autoroute pour l’exploitant, ce qui se répercute également sur le prix du carburant et sur celui des produits du shop. »

**Qu’en est-il des voitures électriques ?**

À la différence des carburants, il n’existe pas de prix maximum légal uniforme pour la recharge électrique en Belgique. Chaque opérateur fixe ses propres tarifs, ce qui provoque des écarts notables selon l’emplacement et la méthode de recharge du véhicule.

Le coût est principalement déterminé par le type de borne. Les bornes lentes ou semi-rapides sont généralement les moins chères, tandis que les bornes rapides en courant continu affichent des tarifs plus élevés en raison des investissements techniques et des infrastructures nécessaires.

La localisation joue également un rôle significatif. Recharger à domicile reste souvent la solution la plus économique, surtout si l’on dispose d’un contrat avec des heures creuses. En revanche, les bornes publiques, en particulier celles proches des axes routiers ou autoroutiers, pratiquent souvent des prix plus élevés. Les tarifs résidentiels varient aussi selon les régions, que ce soit en Flandre, en Wallonie ou à Bruxelles.

De plus, les opérateurs proposent des modèles tarifaires diversifiés. Certains offrent des abonnements ou des cartes de recharge, ce qui permet de réduire le prix par kilowatt/heure, tandis que d’autres appliquent seulement une tarification à l’acte. Des frais additionnels peuvent également s’appliquer, comme des facturations à la minute, des forfaits fixes ou des pénalités liées au temps que reste un véhicule branché après la fin de la recharge, ce qu’on appelle le tarif de rotation.

Le prix final inclut aussi des coûts liés à l’infrastructure, tels que le raccordement, la puissance électrique disponible, l’entretien et la maintenance des bornes. Plus la borne est performante, plus ces coûts fixes sont élevés. Enfin, des éléments réglementaires interviennent, comme les frais de réseau, les certificats verts ou certaines surcharges spécifiques à chaque région.

En pratique, cette diversité de facteurs explique pourquoi le prix de la recharge électrique varie énormément d’un endroit et d’un opérateur à l’autre, sans qu’un plafond officiel ne vienne harmoniser le marché.

Pour information, en moyenne, parcourir 400 km en véhicule électrique coûte environ 15 €. En comparaison, avec du carburant et une consommation de 6 l/100, le prix du SP95 à 1,6270 €/l revient à 39 €.