Gaza : L’armée israélienne frappe Gaza-ville avec une force sans précédent
L’armée israélienne a annoncé qu’elle s’apprêtait à frapper Gaza-ville avec une « force sans précédent » et a appelé la population à évacuer la zone. La Défense civile de Gaza a fait état de 13 morts dans des frappes israéliennes vendredi.
Une destruction massive est attendue dans la bande de Gaza, où l’armée israélienne se prépare à frapper Gaza-ville avec une « force sans précédent », comme l’affirme l’armée ce vendredi. Les militaires ont exhorté la population à évacuer une zone déjà fortement bombardée depuis mardi, lorsque l’offensive majeure a été lancée, suscitant de vives critiques de la communauté internationale.
Selon le colonel Avichay Adraee, porte-parole arabophone de l’armée israélienne, « les forces israéliennes vont continuer leurs opérations avec une force sans précédent contre le Hamas et d’autres organisations terroristes ». Il a encadré cette déclaration d’un appel à la population à quitter les lieux.
Il a encouragé ceux qui sont restés à Gaza-ville, située dans le nord de la bande de Gaza, à « rejoindre les centaines de milliers de résidents qui ont évacué vers la zone humanitaire dans le sud » du territoire palestinien touché par le conflit.
« Nous n’avons nulle part où aller », raconte Oum Mohamed al-Hattab, une Palestinienne vivant dans le camp de réfugiés de Chati, à l’ouest de Gaza-ville. Elle précise que « mes sept enfants et moi vivons encore dans des tentes dans l’ouest de la ville après que l’occupation (l’armée israélienne) a bombardé notre maison ». Layla Azzam, 34 ans, qui vit avec ses trois enfants à Tel al-Hawa, dans le sud de Gaza-ville, confie : « Je n’ai pas peur de mourir, j’ai peur pour mes enfants ».
La Défense civile de Gaza, sous l’autorité du Hamas, a rapporté 13 morts suite à des frappes israéliennes ce vendredi.
L’ONU avait estimé fin août qu’environ un million d’habitants vivaient dans la ville de Gaza et ses environs. L’armée israélienne a déclaré que « plus de 350.000 » personnes avaient fui la zone.
L’AFP ne peut pas vérifier de manière indépendante les informations des différentes parties en raison des restrictions imposées aux médias à Gaza et des difficultés d’accès sur le terrain.
Les bombardements israéliens sur Gaza-ville se sont intensifiés ces derniers jours, entraînant de nouveaux déplacements de la population vers le sud.
La route côtière longeant la bande de Gaza est remplie de personnes fuyant vers le sud, à pied, en voiture ou sur des charrettes tirées par des ânes, leurs effets personnels entassés à la hâte, rapportent des journalistes de l’AFP présents sur place.
L’offensive sur Gaza-ville a provoqué de nombreuses et sévères condamnations au niveau international. Le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, a qualifié la situation de « moralement, politiquement et légalement intolérable » à Gaza.
Pour sa part, Paris a exhorté Israël à « mettre fin à cette campagne destructrice », tandis que Londres a jugé cette action « totalement irresponsable et épouvantable ». Mardi, une commission d’enquête indépendante mandatée par l’ONU a estimé qu’Israël commettait un génocide contre les Palestiniens à Gaza, une accusation que les autorités israéliennes ont niée.
Soutenu par les États-Unis, Israël a annoncé mardi le début de cette nouvelle campagne terrestre et aérienne à Gaza-ville, dans le but d’anéantir le Hamas, dont l’attaque du 7 octobre 2023 en Israël a déclenché la guerre dans la bande de Gaza.

