Vélo : Ouest dynamique, Sud-Est en retard d’après baromètre 2023
Le baromètre des villes cyclables mené par la Fédération des usagers de la bicyclette a recueilli plus de 330.000 réponses et évalué plus de 2.500 communes. La préfecture de l’Isère, Grenoble, est la seule grande ville à obtenir la note A, suivie de Strasbourg et Rennes.
Le baromètre des villes cyclables, organisé pour la quatrième fois par la Fédération des usagers de la bicyclette, a une fois de plus fixé un nouveau record de participation. Cette enquête, basée sur un questionnaire ouvert à tous, permet à la FUB de rassembler un large échantillon d’usagers pour dresser un état des lieux des aménagements cyclables en France.
Avec plus de 330 000 réponses et plus de 2 500 communes évaluées, le baromètre dévoile des vérités dont certaines ne sont pas réjouissantes. « Le climat vélo en France s’améliore légèrement par rapport à 2021 (+ 3 %), mais reste médiocre et très inégal selon les territoires », indique la FUB. Voici les principaux résultats.
Les grandes villes en tête
Incontournable, Grenoble demeure la référence. La préfecture de l’Isère est la seule grande ville à obtenir la note A. Elle devance Strasbourg, qui semble stagner après avoir été un modèle. En forte progression depuis dix ans, Rennes complète le podium des métropoles, suivie de Lyon, qui a enregistré une hausse de 15 % depuis la dernière édition de 2021. Les progrès de Nantes, Bordeaux, Tours et Clermont-Ferrand méritent également d’être soulignés.
Un effet « locomotive »
D’après la FUB, les grandes villes jouent un rôle clé dans le développement du vélo sur leur territoire. Leurs investissements en aménagements cyclables incitent également les communes environnantes à faire de même. « Les grandes villes restent locomotives, démontrant qu’investir dans le vélo entraîne des améliorations tangibles », précise la FUB.
Dans la catégorie des « communes de banlieue », on peut relever l’excellent score de Saint-Aubin-de-Médoc, située près de Bordeaux, et la bonne note attribuée à Meylan, voisine de Grenoble. Les progrès remarquables d’Acigné, qui bénéficie du réseau express développé par Rennes métropole, sont également à noter. L’effet d’entraînement est évident et permet de créer une continuité des itinéraires pour les cyclistes. Un réel atout pour la sécurité.
Des disparités marquées entre l’Ouest et le Sud-est
« L’évolution du climat vélo reste contrastée selon les régions », souligne la FUB. Il est particulièrement constaté que le quart sud-est de la France métropolitaine (PACA, Corse) accuse un retard sérieux dans le développement de ses infrastructures cyclables. « Ce décalage révèle un manque d’investissement et de structuration dans ces territoires, où le vélo peine à être reconnu comme un véritable levier de mobilité et d’attractivité », affirme la Fédération des usagers de la bicyclette.
À l’opposé, l’Ouest se distingue comme le territoire en pleine progression. Les Pays-de-la-Loire, la Bretagne et l’Aquitaine sont les trois régions qui obtiennent la meilleure note. L’Île-de-France présente également des avancées, mais affiche des disparités importantes. La capitale, avec une note de 3,7 sur 5, cumule aussi le plus d’avis négatifs sur certains axes, comme les boulevards Magenta ou Sébastopol. L’avenue du Prado à Marseille figure également parmi les pires, et la ville reste mal équipée, obtenant une note de 2,3 sur 5.
Le vélo en forte hausse près de l’eau
Un autre enseignement de ce baromètre est que la proximité de la mer ou d’un lac semble encourager les municipalités à investir dans des infrastructures cyclables. Ainsi, de nombreuses communes de Gironde figurent parmi les mieux notées.

Andernos-les-Bains, Vieux-Boucau, Soulac, Le Teich et Gujan-Mestras apparaissent parmi les meilleures. Bretignolles-sur-Mer (Vendée) et Le Bourget-du-Lac (Savoie) se démarquent également. Cela prouve que l’attractivité touristique estivale peut également susciter des aménagements bénéfiques pour tous, tout au long de l’année. Car le vélo n’est pas réservé qu’à l’été.

