Neurosciences et nutrition : des thérapies alternatives efficaces contre l’obésité jeunes.
Pour la première fois dans l’histoire, le taux d’obésité chez les enfants dépasse celui de l’insuffisance pondérale. Selon l’Organisation Mondiale pour la Santé, plus d’un milliard de personnes dans le monde sont touchées par l’obésité, dont environ 340 millions d’adolescents et 39 millions d’enfants.
Pour la première fois dans l’histoire, le taux d’obésité chez les enfants dépasse celui de l’insuffisance pondérale. Cette réalité préoccupante, révélée par l’Unicef, alerte et place l’obésité au cœur des enjeux de santé publique mondiale. Parmi les différentes solutions thérapeutiques, les approches non pharmacologiques, qui intègrent des dimensions cognitives et psychologiques, se distinguent particulièrement dans le domaine des neurosciences.
Le recours aux neurothérapies s’avère être une option concrète et innovante selon des études récentes : cet article analyse les causes de ce phénomène alarmant et examine certaines méthodes neuroscientifiques réellement efficaces.
### L’obésité chez les jeunes : des chiffres inquiétants
L’Organisation Mondiale de la Santé alerte sur le taux d’obésité : plus d’un milliard de personnes dans le monde sont touchées, dont environ 340 millions d’adolescents et 39 millions d’enfants. Depuis 1975, sa prévalence a triplé à l’échelle mondiale. Toujours selon l’OMS, si cette tendance perdure, une personne sur cinq sera obèse d’ici 2030.
Pour les plus jeunes, les principaux facteurs de risque comprennent :
– Une probabilité accrue de troubles respiratoires
– Un risque plus élevé de fractures
– Le développement d’une résistance à l’insuline pouvant mener au diabète
– Une augmentation du risque d’arthrose
Une étude réalisée par l’institut PS – Prospectives et Systémiques de Strasbourg entre 2013 et 2016 auprès d’enfants en surpoids révèle « une dynamique familiale remarquable » : l’influence du foyer pourrait être cruciale, notamment en ce qui concerne les habitudes alimentaires transmises aux enfants. Cela montre qu’un traitement psychologique, qui ne doit pas être exclusivement médical, pourrait être envisageable.
Pour s’attaquer au problème à la source, il est possible d’intervenir sur les comportements et les aspects psychiques à travers des thérapies spécifiques appelées Thérapies Cognitivo-Comportementales (TCC). Cette approche polyvalente inclut l’étude de la gestion des émotions, un facteur clé qui impacte notre rapport à l’alimentation tant en temps normal qu’en situations de stress particulier.
### Traumas, défis quotidiens et foyer : les adolescents en difficulté
Les raisons qui poussent les adolescents à adopter des habitudes alimentaires néfastes sont nombreuses. Karina Goldina, nutrithérapeute spécialisée en neurothérapie et neurofeedback, explique ce qui se cache derrière l’habitude de trop manger :
« Beaucoup d’adolescents vivent une routine très chargée, marquée par la pression sociale, le stress et la fatigue… À cela s’ajoutent souvent d’anciens traumatismes, qu’ils soient liés à l’héritage familial, à l’éducation ou aux expériences de vie. »
Son travail consiste à accompagner le patient dans un parcours de bien-être progressif : elle observe que « dans les cas d’obésité ou de toute addiction, des schémas de compensation s’installent. Ces mécanismes deviennent automatiques et peuvent mener à l’abus ou à d’autres troubles du comportement alimentaire. »
### Neurofeedback et la méthode Cygnet : deux méthodes innovantes pour aider les patients
Le Neurofeedback est une technique issue des neurosciences qui permet au cerveau d’optimiser son fonctionnement et ses capacités grâce à l’autorégulation de son activité. Cet entraînement agit sur le plan physique, cognitif, émotionnel et comportemental, et contribue également à améliorer les performances sportives ou la créativité.
Avant de commencer une séance, un premier contact est établi avec le patient. Une des techniques utilisées en neurothérapie repose sur le système Cygnet : un neurofeedback qui utilise un logiciel spécifique capable de analyser en temps réel l’activité des ondes cérébrales grâce à un électroencéphalogramme localisé.
Les données de l’électroencéphalogramme sont immédiatement renvoyées au cerveau, qui reçoit ainsi un retour sur sa propre activité et peut initier un processus naturel d’autorégulation.
Concrètement, le patient est soumis à des stimulations visuelles, auditives et tactiles permettant de déchiffrer les signaux cérébraux. Cette expérience peut être comparée à un miroir intérieur : le patient « voit » son activité cérébrale se refléter et, grâce à ce retour d’information, son cerveau apprend progressivement à rééquilibrer son fonctionnement.
Avant chaque séance, il est conseillé d’éviter toute substance pouvant influencer l’état psychophysique du patient, y compris la caféine, la théine, l’alcool ou les drogues.
### Les régimes alimentaires ne suffisent pas
Le thème de l’obésité juvénile est récurrent et ne date pas d’hier. De nouvelles approches, comme les entraînements cérébraux, font l’objet de plusieurs études qui remettent en question l’efficacité de certains régimes alimentaires basés sur des restrictions strictes.
Un exemple marquant est une étude de cette année réalisée en France, intitulée « Pourquoi le traitement diététique de l’obésité est-il décevant et plus difficile qu’il n’y paraît ». Les auteurs de ce travail académique interrogent l’efficacité des régimes hypocaloriques et, plus généralement, des mesures hygiéno-diététiques, même associées à un mode de vie sain. Les résultats montrent que « les réponses physiologiques aux régimes tendent naturellement à contrecarrer les effets potentiellement bénéfiques de ces régimes. »
Ce constat repose, selon les chercheurs, sur un « large faisceau de preuves » : les conséquences des régimes alimentaires extrêmes peuvent engendrer des troubles du comportement alimentaire et des modes de vie contradictoires, nuisant à l’efficacité attendue.
Il semble ainsi pertinent d’envisager l’efficacité potentielle des neurothérapies pour lutter contre l’obésité chez les jeunes. Le neurofeedback, qui a été développé à la fin des années 1950 aux États-Unis et perfectionné en Allemagne, est désormais utilisé dans de nombreux pays européens.
### À voir aussi : Le mode d’emploi – Rapport Unicef sur l’obésité des enfants (le 13h, 10/09)

